06/02/2020

Fanny Madelin, Daniel Casenave ; Étienne Anheim, Valérie Theis, Sophie Guerrive, Histoire dessinée de la France. Tome 7, « Croisades et cathédrales. D’Aliénor à saint Louis » ; tome 8, « À la vie, à la mort. Des rois maudits à la guerre de Cent Ans »

Fanny Madelin, Daniel Casenave ; Étienne Anheim, Valérie Theis, Sophie Guerrive, Histoire dessinée de la France. Tome 7, « Croisades et cathédrales. D’Aliénor à saint Louis » ; tome 8, « À la vie, à la mort. Des rois maudits à la guerre de Cent Ans », co-éd. La Revue dessinée-La Découverte, 31 octobre 2019, 168 p., 22
 
Présentation de l’éditeur
. Tome 7. « Et si on partait en pèlerinage ? Deux passionnés des croisades – et de Game of Thrones – se retrouvent à prendre la route pour revivre l’expérience des pèlerins des XIIe et XIIIe siècles. Au cours de leur voyage initiatique, non pas à la recherche du Graal mais sur les traces des croisés, ils traversent les siècles et multiplient les rencontres insolites. Moine voleur de reliques, marchands, laboureurs, chevaliers, inquisiteurs et hérétiques : tous témoignent des conditions de vie et des croyances de leur temps. De Londres à Toulouse, en passant par la Champagne, Vézelay, Tunis et Palerme, nos deux pèlerins se jouent de la chronologie pour mieux plonger au cœur de cette période charnière du Moyen Âge où peu à peu prend forme le royaume de France.
 
 
Présentation de l’éditeur. Tome 8. « Famines, guerres, épidémies : la Mort s’est bien amusée entre le XIIIe et le XVe siècle ! C’est donc à elle que les auteurs de ce volume ont confié le récit de cette époque sanglante. Déambulant à travers Saint-Denis, où sont enterrés Philippe le Bel et Bertrand du Guesclin, la Grande Faucheuse raconte avec délectation comment elle ramassa par millions les cadavres laissés par la peste noire et la guerre de Cent Ans. Amatrice de décès en tous genres, elle n’oublie évidemment ni le supplice crépitant de Jeanne d’Arc à Rouen ni les batailles intestines qui déchirèrent les familles royales. Sans se départir de son humour tranchant, notre guide raconte finalement comment une première idée de nation émergea en France de ces féroces affrontements ».
 
 

05/02/2020

Bruno Loth (sc. et ill.), Corentin Loth (coul.), Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, Première partie, La Boîte à bulles, 5 févr. 2020, 80 pages, 18,00 €. EAN 978 284 953 3161


 Présentation de l’éditeur. « La confrontation des destinées de deux anarchistes majeurs de l’Histoire européenne.

Dans ce nouvel album, Bruno Loth retrace les principaux événements qui ont marqué la vie des deux anarchistes Buenaventura Durruti et Nestor Makhno qui ont en commun d’avoir réussi à mettre en pratique l’anarchie sur tout un territoire (Catalogne – Ukraine).

En 1927, après une tentative de coup d’État contre le roi d’Espagne Alphonse XIII, Durutti est emprisonné en France. Finalement libéré, il échappera à l’extradition vers l’Argentine, mais aura 10 jours pour quitter la France. C’est à Paris, dans la clandestinité, que Durrutti rencontre Nestor Makhno, figure de l’anarchisme ukrainien, communiste libertaire et fondateur de l’armée révolutionnaire insurrectionnelle Makhnovchtchina.

Cette rencontre sera pour eux l’occasion de confronter leurs expériences et leurs idéaux… ».


On connaît Bruno Loth pour son fameux Ermo, publié en 2006 et réédité en 2017 en un volume, Les Fantômes de Ermo, dont on a rendu compte sur un autre site (pour le premier tome). On retrouve bien évidemment ses qualités graphiques.

Le récit place donc deux des personnages importants de l’anarchisme du XXe siècle, l’Espagnol Buenaventura Durruri et l’Ukrainien Nestor Ivanovitch Mikhnienko, dit Nestor Makhno. S’ils ne se sont pas forcément rencontrés le 15 juillet 1927 à Vincennes, c’est faute de quelques jours. Sylvain Bouloque, qui a rédigé une notice biographique sur Nestor Makhno dans le Maitron indique en effet ceci : « Entre-temps, Makhno avait participé, le 21 juillet 1927, au banquet offert par le Comité international de défense anarchiste pour fêter la libération d’Ascaso, Durruti et Jover, retenus jusque là par les autorités françaises. Suite à cela, les trois révolutionnaires espagnols s’entretinrent avec Makhno, chez lui à Vincennes, pendant plusieurs heures, et discutèrent des enseignements de la révolution en Russie et de l’avenir de la révolution en Espagne. Makhno y affirma sa confiance dans le prolétariat ibérique : « En Espagne, leur dit-il, vous avez un sens de l’organisation qui nous faisait défaut en Russie, or c’est l’organisation qui assure le triomphe en profondeur de toute révolution ». La date importe peu, en réalité : le principe d’une rencontre entre les deux révolutionnaires est acquis. Bruno Loth s’en est saisi fort à propos pour livrer deux visions, non antagonistes, de l’anarchisme en actes, en laissant la parole aux parties en présence. L’un et l’autre rappellent leur parcours. Le hasard de leur exil les fait finalement se rencontrer à Paris. Provisoirement pour Durruti puisqu’il sera expulsé vers la Belgique le 23 juillet 1927, et définitivement pour Makhno, puisqu’il meurt dans la capitale en 1934, malade et épuisé.

Plusieurs autres personnages importants de l’anarchisme français assistent à la discussion, dont Sébastien Faure et Louis Lecoin, qui ont mené avec l’Union anarchiste une lutte pour faire tomber l’arrêté d’expulsion menaçant Durruti et ses compagnons et obtenir leur libération de la prison de la Santé.

L’album n’est pas agiographique : la geste de Durruti et de Makhno n’est pas exaltée. Bruno Loth insiste au contraire sur la répression extrêmement dure qui touche le mouvement anarchiste, certaines des idées qu’il porte, mais aussi ses faiblesses. Il sera une source précieuse pour qui ne connaît à cette idéologie. On attend avec impatience le second volet de Viva l’anarchie !, qui fera le récit de la makhnovtchina.

16/01/2020

Renaud Duterme, Petit manuel pour une géographie de combat, La Découverte, coll. « Petits cahiers libres », janvier 2020, 208 p., 14 €. ISBN : 9782348055577


Présentation de l’éditeur. « Si l’histoire du capitalisme est largement documentée, sa logique spatiale, elle, l’est beaucoup moins. Cette dernière est pourtant fondamentale à la compréhension de ce système et de ses contradictions.

Le présent ouvrage s’inscrit donc dans une discipline, la géographie radicale, qui spatialise la question des rapports de forces produits par le capitalisme.

L’auteur met au jour les logiques capitalistes à l’œuvre dans les phénomènes spatiaux qui constituent les objets d’étude de la géographie, à savoir la mondialisation, les inégalités de développement économique, mais aussi l’aménagement du territoire, les replis identitaires, les mouvements migratoires et les questions écologiques.

Il est nécessaire pour quiconque s’intéresse au fonctionnement du capitalisme de se réapproprier la géographie comme outil permettant d’envisager une sortie démocratique des impasses produites par ce système. Une géographie populaire ou, mieux, une géographie de combat qui permet d’articuler la lutte à l’échelle locale aux dynamiques globales ».

Selon la page de La Découverte« , Renaud Duterme enseigne la géographie dans un lycée en Belgique et collabore régulièrement au CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont De quoi l’effondrement est-il le nom ? (Utopia, 2016) et (avec Éric De Ruest) La Dette cachée de l’économie (Les Liens qui libèrent, 2014) ». Autant dire que son Petit manuel pour une géographie de combat est donc un ouvrage partisan ? Oui, et l’auteur l’assume parfaitement. Son but est d’aider à mieux comment fonctionne le capitalisme contemporain.Or, si la géographie s’est emparée de la notion de mondialisation depuis longtemps (y compris dans le champ scolaire avec les programmes de lycée), une main pourrait peut-être suffire à compter le nombre de chercheurs qui ont cherché à utiliser cette science pour expliquer le capitalisme d’un point de vue spatial. Or, une grande partie du vocabulaire utilisé par les géographes peut justement servir cette fin : l’opposition entre centre et périphérie, les flux, les nœuds, les interfaces, les villes-monde, etc. On sait que les territoires attractifs ne le sont, d’un point de vue économique, qu’en raison de la valeur qui découle des perspectives de profit, que, a contrario, ceux qui sont délaissés (les « déserts ») doivent leur infortune à leur manque d’intérêt, et que ce même intérêt et donc l’attractivité (ou le caractère répulsif) peut fluctuer dans le temps. La concurrence qui s’exerce entre les États (et les groupes multinationaux) tend ainsi à renforcer la compétition entre les territoires et donc à approfondir les inégalités, quelle que soit l’échelle d’observation. On reconnaît ainsi des espaces pleinement insérés dans la mondialisation, bien pourvus en moyens de transport et de communication rapides, qui se différencient chaque jour davantage d’espaces marginalisés. C’est l’Union européenne face l’Afrique ; ce sont les mégalopoles mondiales et les régions enclavées ; ce sont les métropoles régionales (Lille, Lyon, Toulouse, etc.) et la mythique « diagonale du vide », etc. Le résultat observable est à chaque fois le même : malgré les nuances, on a une concentration des moyens, des richesses, des lieux de pouvoir (effectifs ou symboliques), de la population la mieux formée, etc. dans certains espaces, dont l’emprise sur les espaces dominés et dépendants, voués à l’exploitation, tend à se développer notamment d’un point de vue spatial ou du point de vue de l’accaparement et du pillage des ressources naturelles. Il en existe bien des traductions, ne serait-ce que le vote pour des programmes de repli, xénophobes, volontiers sécuritaires censés apporter une protection.

Ces phénomènes s’appuient sur les politiques des autorités publiques, qui contribuent à diriger le flux des investissements vers les zones déjà bien pourvues, au nom d’un inévitable « choc de compétitivité ». En cela, les États se font les alliés objectifs et nécessaire du néolibéralisme (voir Pierre Dardot et Christian Laval, Dominer. Enquête sur la souveraineté de l’État occidental, La Découverte, août 2020), malgré les systèmes de redistribution destinés à fournir une apparence aux formules telles que l’« égalité des chances ».

Alors que la géographie désormais classique observe et apporte des éléments d’explication, Renaud Duterme estime qu’on peut aller plus loin, et qu’il y a lieu de l’utiliser comme une arme pour lutter contre les effets dévastateurs du capitalisme. Il lui semble en effet difficile de lutter contre le réchauffement climatique sans aborder résolument la question du libre-échange. Comment prétendre un instant protéger le développement d’une agriculture respectueuse de l’environnement tout en signant des traités internationaux comme l’accord récent entre l’Union européenne et le Mercosur ? Selon l’auteur, la lutte des lieux rejoint la lutte des classes : la compétition entre les territoires n’est que le pendant spatial de l’opposition entre une minorité de dominants et une majorité de dominés. Selon cette vision marxisante, il faut aider à la conjonction des revendications, les enjeux présentant beaucoup de points communs. Encore faut-il éveiller les consciences, ce à quoi la géographie doit aider, à la condition qu’elle soit réellement mise à la portée de tous, qu’elle soit une géographie populaire, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Gérard Noiriel [1]. Cela passe également par une réappropriation (ou une appropriation) des outils politiques, comme le revendiquaient les Gilets jaunes, et comme l’expérimentent les communautés autonomes qui s’installent dans les ZAD (voir le compte rendu du livre de Sylvaine Bulle, Irréductibles. Enquête sur des milieux de vie. De Bure à Notre-Dame-des-Landes, UGA Éditions, collection « Écotopiques », janvier 2020, 370 p., 25 €. Mais aussi celui de l’ouvrage de Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.), Moi, Mikko et Annikki, Rue de l’Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €.). Il n’y a donc pas que la sociologie qui soit un sport de combat [2] : la géographie et son enseignement également… En cela, Renaud Duterme rejoint ses précurseurs que sont Élisée Reclus et Pierre Kropotkine (voir le compte rendu de lecture sur ce même site).

Disponible à un pris assez modique, ce Petit manuel pour une géographie de combat a été publié sous un format assez court qui en permet une lecture assez rapide, d’autant que le langage utilisé est très accessible aux néophytes. Illustré par des cartes et bien servi par une approche pédagogique appropriée, il se révèle très stimulant quel que soit le public. Les enseignants, en particulier, disposent d’une analyse très synthétique qu’ils pourront transposer dans leurs propres cours : l’éducation — voire l’édification — du citoyen, dont on nous rebat les oreilles tout en requérant une stricte neutralité — parfaitement chimérique, comme si les passions pouvaient se laisser au vestiaire, et comme si un cours n’avait pas de visée démonstrative — exige aussi ce genre de discours qui décile les yeux. Au professeur de réfléchir aux moyens de mettre en place une réflexion contradictoire et d’amener les élèves à… réfléchir.


Notes

[1Gérard Noiriel, Une Histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, Agone, 19 sept. 2018, 832 pages, 28.00 €. Voir le compte rendu de lecture sur ce même site.

[2Pour reprendre le titre du film que Pierre Carles consacre à Pierre Bourdieu, La sociologie est un sport de combat, CP Productions et VF Films, 2008.

Tiitu Takalo, Kirsi Kinnunen, Moi, Mikko et Annikki

Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.), Moi, Mikko et Annikki, Rue de l'Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €. EAN 9782374251943

 

Présentation de l'éditeur. « Le récit fascinant de la lutte menée par une communauté pour sauver un quartier historique dans une ville finlandaise.

D’inspiration autobiographique, cette très attachante bande dessinée est le récit de l’installation d’un jeune couple dans le quartier d’Annikki, l’un des très rares îlots historiques encore préservés de la ville de Tampere, en Finlande. Tiitu Takalo relate le combat acharné que mènent ensemble les habitants de ces maisons de bois face à la voracité sans limites des promoteurs immobiliers, souvent de mèche avec les édiles locaux.

Cette chronique sensible est rythmée par le récit des moments forts de l’histoire de Tampere, depuis sa fondation à la fin XVIIIe siècle, et notamment son riche passé industriel et ouvrier. Ce choix narratif permet d’élargir le cadre du récit, de montrer que la richesse d’un quartier ou d’une ville réside dans son patrimoine, et que sa préservation est la clé de nos identités collectives comme de nos avenirs possibles.

Tour à tour intimiste, historique et social, Moi, Mikko et Annikki est le journal d’une communauté en résistance, en prise directe avec les problématiques environnementales contemporaines : rénover plutôt qu’effacer, entretenir plutôt que détruire – ce qui lui donne tout naturellement sa place au sein de Rue de l’échiquier BD. Elle aborde des questions universelles : qu’est-ce qu’une ville, au fond ? Comment préserver son âme ? Comment résister à la pression immobilière et aux manipulations politiques dont elle s’accompagne ?

Publié en 2014 en Finlande, Moi, Mikko et Annikki a obtenu en 2015 le prix Cartoonia, la plus prestigieuse récompense que puisse remporter une bande dessinée finlandaise. Une traduction en anglais a paru en août 2019 chez l’éditeur américain North Atlantic Books ».

08/01/2020

Philippe Pelaez (sc.), Victor Lorenzo Pinel (ill., coul.), Puisqu'il faut des hommes. Joseph, éd. Bamboo, coll. « Grand Angle », 8 janvier 2020, 64 pages, 15,90 €. EAN 9782818969076

 

Présentation de l'éditeur. « Parfois, il est des secrets qu’il vaut mieux taire.

1961 - Joseph revient d’Algérie. Pour les habitants du village, il n'est qu'un planqué qui officiait dans un bureau plutôt que sur les zones de combat, un lâche qui a esquivé les durs travaux de la ferme. Personne ne lui pardonne d’avoir abandonné sa famille, alors que son frère est cloué sur une chaise roulante, victime d’un accident de tracteur pendant son absence. D’enfant du pays, Joseph revient en paria. Heureusement, l'honneur du village est sauf : le fils du cafetier, lui, s'est battu en Algérie. Mais quand il revient à son tour de la guerre et révèle aux habitants le secret de Joseph, l'invraisemblable vérité éclate au grand jour ».

03/01/2020

Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette

Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette, Ciné-Archives - Périphérie, deux DVD et un livret, 4 h 30, 2020

 

Présentation de l’éditeur. « Réalisé par Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette est le premier documentaire consacré au camp de Drancy, principal centre d’internement des juifs français et étrangers avant leur extermination en Europe de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale. Le film ausculte les lieux de l’internement, exhume des archives et, surtout, donne la parole à des témoins encore jeunes, dont beaucoup livrent leur expérience pour la première fois devant une caméra.

Ces entretiens, captés entre 1982 et 1983 par Dominique Chapuis (chef-opérateur de Shoah de Claude Lanzmann), constituent un précieux matériau pour l’histoire de la déportation et de la résistance. Parmi ceux-ci, celui de Paulette Sarcey, résistante au sein d’un groupe de jeunes communistes de la M.O.I. (Main d’œuvre immigrée), est exceptionnel, par son parcours militant, la précision de ses souvenirs et son sens du récit ».

 

24/12/2019

Gérard Noiriel, Le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République

Gérard Noiriel, Le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République, La Découverte, coll. « L'envers des faits », 12 sept. 2019, 252 p., 19 €. ISBN : 9782348045721
 

Présentation de l’éditeur. « La place qu’occupe Éric Zemmour dans le champ médiatique et dans l’espace public français suscite l’inquiétude et la consternation de bon nombre de citoyens. Comment un pamphlétaire qui alimente constamment des polémiques par ses propos racistes, sexistes, homophobes, condamné à plusieurs reprises par la justice, a-t-il pu acquérir une telle audience ?
Pour comprendre ce phénomène, ce livre replace le cas Zemmour dans une perspective historique qui prend comme point de départ les années 1880, période où se mettent en place les institutions démocratiques qui nous gouvernent encore aujourd’hui. Ce faisant, il met en regard le parcours d’Éric Zemmour et celui d’Édouard Drumont, le chef de file du camp antisémite à la fin du XIXe siècle. Car les deux hommes ont chacun à leur époque su exploiter un contexte favorable à leur combat idéologique. Issus des milieux populaires et avides de revanche sociale, tous deux ont acquis leur notoriété pendant des périodes de crise économique et sociale, marquées par un fort désenchantement à l’égard du système parlementaire.
Dans ce saisissant portrait croisé, Gérard Noiriel analyse les trajectoires et les écrits de ces deux polémistes, en s’intéressant aux cibles qu’ils privilégient (étrangers, femmes, intellectuels de gauche, etc.) et en insistant sur les formes différentes que ces discours ont prises au cours du temps (car la législation interdit aujourd’hui de proférer des insultes aussi violentes que celles de Drumont). L’historien met ainsi en lumière une matrice du discours réactionnaire, et propose quelques pistes pour alimenter la réflexion de ceux qui cherchent aujourd’hui à combattre efficacement cette démagogie populiste ».

 

Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8

Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...