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20/05/2022

Javier Cosnava, Rubén del Rincón (tr. fr. : Isabelle Kaempp et Roger Seiter), Insoumises, éd. du Long Bec, 96 p., 22 août 2018, 19 €. ISBN 979-10-92499-27-8


Présentation de l’éditeur
. « Ce récit du destin croisé de trois femmes (Fé, Esperanza et Caridad) est constitué de trois chapitres relatant les événements dramatiques majeurs survenus successivement en Espagne et en France, tels que perçus par les trois héroïnes: la révolte des Asturies (1934), la fin de la Guerre civile espagnole (1938) et un raccourci de la défaite, de l’occupation et de la libération de la France (1939- 1945).

Mais au delà de cette dimension historique, reste l’essentiel du récit : l’amitié de ces trois femmes combattant dans la guerre, comme dans leur vie quotidienne… La liberté romanesque exercée dans le prologue et l’épilogue fait aussi intervenir Albert Camus, à deux moments clés de son existence ».

 


 

La jeune maison d’édition du Long Bec, sise à Erstein (Bas-Rhin), vient de rééditer Insoumises, originellement paru en espagnol. C’est cette version qui avait remporté le prix BD 2012 de la ville de Palma de Majorque, sous le titre Las Damas de la Peste. L’allusion au célèbre ouvrage d’Albert Camus ne doit rien au hasard, comme le présentation de l’éditeur l’a déjà indiqué.

L’angle sous lequel est proposée la guerre civile espagnole est originale, puisqu’il met en avant trois jeunes femmes. On trouve également Albert Camus tout au long du récit, jusqu’à sa mort. S’il n’a jamais mis les pieds en Espagne (quoi que son nom se trouve sur des voies de Minorque…), les auteurs ont considéré que son action pour la liberté et la démocratie le rapproche des idéaux défendus par les révolutionnaires ibériques, que ce soit par son œuvre littéraire, la part qu’il prit dans la Résistance et le journal Combat, ou ses prises de position en faveur de la lutte algérienne. Il aurait pu se trouver en Espagne, ou aurait au moins mérité d’y être.

Les trois chapitres s’organisent autour des trois héroïnes, trois moments différents : Fé, lors de l’insurrection des Asturies en 1934, à Oviedo (p. 14) ; la française Caridad, à Barcelone en novembre 1938 (p. 36) ; Esperanza (p. 59). On les suit à travers leur combat pour la liberté, en combattantes farouches qui savent ce que l’indépendance signifie, tant dans ces circonstances politiques où elle reste à conquérir, que dans la vie quotidienne où il faut s’affirmer face au pouvoir des hommes mais aussi de l’Église. Esperanza a été contrainte d’entrer dans les ordres, et en sera délivrée par ses deux futures compagnes. Elle trouve ensuite sa pleine liberté dans le ciel (ce qui est cocasse pour une ancienne nonne), en tant que pilote. Par ailleurs, les trois femmes sont des féministes qui cherchent à convaincre leurs semblables de ne plus vivre dans la honte de leur corps : l’éducation est aussi leur arme.

L’album se ferme par un épilogue prenant place en mai 1968. On y trouve Albertine (p. 86), la fille qu’eut Esperanza, continuant le combat des trois compagnes, expliquant la sexualité féminine à des étudiants. C’est à ce moment qu’elle découvre la fille de Caridad. Leur enfant est ainsi une expression de leur liberté chèrement acquise.

Au fond, les circonstances qu’ont choisies les auteurs apparaissent assez secondaires, mais elles permettent de révéler et de restituer toute l’importance du combat des femmes, au-delà du trio. Ils rendent hommage à toutes celles qui ont combattu pour défendre la liberté en Espagne, et en même temps à celles qui se sont engagées dans les luttes féministes.

05/02/2020

Bruno Loth (sc. et ill.), Corentin Loth (coul.), Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, Première partie, La Boîte à bulles, 5 févr. 2020, 80 pages, 18,00 €. EAN 978 284 953 3161


 Présentation de l’éditeur. « La confrontation des destinées de deux anarchistes majeurs de l’Histoire européenne.

Dans ce nouvel album, Bruno Loth retrace les principaux événements qui ont marqué la vie des deux anarchistes Buenaventura Durruti et Nestor Makhno qui ont en commun d’avoir réussi à mettre en pratique l’anarchie sur tout un territoire (Catalogne – Ukraine).

En 1927, après une tentative de coup d’État contre le roi d’Espagne Alphonse XIII, Durutti est emprisonné en France. Finalement libéré, il échappera à l’extradition vers l’Argentine, mais aura 10 jours pour quitter la France. C’est à Paris, dans la clandestinité, que Durrutti rencontre Nestor Makhno, figure de l’anarchisme ukrainien, communiste libertaire et fondateur de l’armée révolutionnaire insurrectionnelle Makhnovchtchina.

Cette rencontre sera pour eux l’occasion de confronter leurs expériences et leurs idéaux… ».


On connaît Bruno Loth pour son fameux Ermo, publié en 2006 et réédité en 2017 en un volume, Les Fantômes de Ermo, dont on a rendu compte sur un autre site (pour le premier tome). On retrouve bien évidemment ses qualités graphiques.

Le récit place donc deux des personnages importants de l’anarchisme du XXe siècle, l’Espagnol Buenaventura Durruri et l’Ukrainien Nestor Ivanovitch Mikhnienko, dit Nestor Makhno. S’ils ne se sont pas forcément rencontrés le 15 juillet 1927 à Vincennes, c’est faute de quelques jours. Sylvain Bouloque, qui a rédigé une notice biographique sur Nestor Makhno dans le Maitron indique en effet ceci : « Entre-temps, Makhno avait participé, le 21 juillet 1927, au banquet offert par le Comité international de défense anarchiste pour fêter la libération d’Ascaso, Durruti et Jover, retenus jusque là par les autorités françaises. Suite à cela, les trois révolutionnaires espagnols s’entretinrent avec Makhno, chez lui à Vincennes, pendant plusieurs heures, et discutèrent des enseignements de la révolution en Russie et de l’avenir de la révolution en Espagne. Makhno y affirma sa confiance dans le prolétariat ibérique : « En Espagne, leur dit-il, vous avez un sens de l’organisation qui nous faisait défaut en Russie, or c’est l’organisation qui assure le triomphe en profondeur de toute révolution ». La date importe peu, en réalité : le principe d’une rencontre entre les deux révolutionnaires est acquis. Bruno Loth s’en est saisi fort à propos pour livrer deux visions, non antagonistes, de l’anarchisme en actes, en laissant la parole aux parties en présence. L’un et l’autre rappellent leur parcours. Le hasard de leur exil les fait finalement se rencontrer à Paris. Provisoirement pour Durruti puisqu’il sera expulsé vers la Belgique le 23 juillet 1927, et définitivement pour Makhno, puisqu’il meurt dans la capitale en 1934, malade et épuisé.

Plusieurs autres personnages importants de l’anarchisme français assistent à la discussion, dont Sébastien Faure et Louis Lecoin, qui ont mené avec l’Union anarchiste une lutte pour faire tomber l’arrêté d’expulsion menaçant Durruti et ses compagnons et obtenir leur libération de la prison de la Santé.

L’album n’est pas agiographique : la geste de Durruti et de Makhno n’est pas exaltée. Bruno Loth insiste au contraire sur la répression extrêmement dure qui touche le mouvement anarchiste, certaines des idées qu’il porte, mais aussi ses faiblesses. Il sera une source précieuse pour qui ne connaît à cette idéologie. On attend avec impatience le second volet de Viva l’anarchie !, qui fera le récit de la makhnovtchina.

18/09/2019

Gerardo Balsa, L’Ombre du Condor, t. 1, « 1936. Duel sous le ciel d’Espagne », éd. du Long Bec, 18 sept. 2019, 98 p., 15,90 €


 Présentation de l’éditeur. « Sur terre comme dans les airs, les destins croisés de deux soldats que tout oppose… Un constat édifiant sur l’horreur de la guerre d’Espagne… ».


Le récit se place dans les premiers temps de la guerre d’Espagne, entre juillet et octobre 1936. Il met aux prises plusieurs protagonistes. On a un aristocrate allemand qui appartient à la légion Condor, Dieter von Moltke, figure très chevaleresque qui entend qu’on se batte en respectant certaines règles : on ne tire pas sur le parachute d’un pilote abattu. Dans le camp républicain, plusieurs personnages apparaissent parmi lesquels un mécanicien, Pedro Goya (sic), se fait remarquer par ses talents de mitrailleur, et qui ne tarde pas à être embarqué en vol. Toutefois, le propos ne tarde pas à décevoir : on n’a rien que de bien classique, sur fond d’amour (dont on ne voit pas bien ce que cela apporte), de héros au grand cœur, etc. Il reprend de l’altitude, si l’on peut dire, avec l’utilisation du contexte international. On a en effet les initiatives prises par Pierre Cot, ministre de l’Air, qui organise l’approvisionnement des républicains en appareils français. L’opération est confiée à André Malraux. De l’autre côté, on voit comment l’aviation a été un élément important dans le succès franquiste, après l’échec du coup d’État du 18 juillet 1936.

Dans ce monde d’hommes, les femmes semblent jouer un rôle secondaire, trop souvent réduites à servir au repos du guerrier. Pourtant, l’une d’elles est Sofia Rigau, compagne de Pedro Goya, mais surtout militante et organisatrice de l’administration de l’escadrille d’Espagne.

Néanmoins, l’album se signale par la grande qualité des illustrations. Gerardo Balsa n’en est en effet pas à sa première bande dessinée. Il en a notamment publiées à Zéphyr Éditions, qu’il a consacrées à l’aviation, domaine dans lequel il excelle à restituer le moindre détail des appareils qu’il dessine. Et il y en a un sacré lot dans ce récit sur la guerre d’Espagne : Bréguet XIX (dont les premiers modèles remontent à la première guerre mondiale), Heinkel He-51, Potez 540, Dewoitine D371/372, Loire 46, Bloch MB 210, Vickers Vildebeest, Nieport-Delage NiD 52, Focke-Wulf FW 44 Stieglitz, Junckers  Ju/52, évidemment le Polikarpov I-15, etc. Tous les appareils font d’ailleurs l’objet d’une notice technique dans un cahier final, avec un commentaire concernant leur rôle dans ce conflit. Autant dire que le travail de Gerardo Salsa s’appuie sur une documentation très solide.

On a également apprécié la préface d’Antonio Martín, qui aide bien à comprendre les enjeux de la guerre d’Espagne au travers de l’album, et propose également quelques affiches républicaines intéressantes.

30/09/2017

Bruno Loth (texte et dessins), Les Fantômes de Ermo, vol. 1/2, éd. La Boîte à bulles, août 2017, 160 p., 25 €


Présentation de l'éditeur. « 
Ermo rejoint, à l’été 1936, la troupe du magicien Sidi Oadin qui parcourt l’Espagne en roulotte, le jeune garçon ne se doute pas que ce voyage s’avèrera plus mouvementé et dangereux que prévu car le pays bascule peu à peu dans la guerre civile.

À peine arrivés dans une première ville en Andalousie, Ermo et ses compagnons se retrouvent confrontés à la montée en puissance du fascisme qui cherche à renverser le pouvoir en place. Il faudra à Ermo du courage, de l’inventivité et l’aide - effective ou fantasmée ? - de ses défunts parents pour tirer la troupe de ce mauvais pas. Malgré tout, l’Histoire s’est mise en marche avec ses sanglants dégâts collatéraux.

Bien vite, le petit groupe rejoint les factions anarchistes et la colonne du célèbre Durruti pour défendre la cause du peuple espagnol. Ainsi, de Barcelone à Saragosse, hommes et femmes espagnols s’entraident et résistent tant bien que mal, tandis que le jeune Ermo tente de conserver son innocence…

Un album qui offre un regard éclairé sur la Guerre Civile espagnole – en particulier sur le rôle joué par les anarchistes, et qui est aussi un récit initiatique universel, au discours profondément humaniste ».


La présente édition reprend les trois volumes publiés par les éditions Libre d’images, sous le titre Ermo, que Bruno Loth avait donné en 2006. C’était sa première publication. Depuis, l’auteur s’est fait connaître avec une série pour laquelle il s’est inspiré de la vie de son père, dont l’album intégral, Mémoire d’un ouvrier1 , a aussi été édité par La Boîte à bulles.

Si Ermo a maintenant une petite douzaine d’années, il y aurait beaucoup de mauvaise de foi à prétendre que l’album a vieilli. Au contraire, on a une histoire qui tient en haleine tout au long des 160 pages (un beau volume, pour une bande dessinée…). Le dessin rappelle le coup de crayon de Jacques Tardi, avec un souci du détail qui en également proche.

Le seul reproche qu’on pourrait lui adresser tient au vocabulaire parfois employé par les personnages, trop contemporain, et qui apparaît ainsi anachronique dans le contexte de ces années d’avant-guerre mondiale2 , et quelques fautes d’inattention3 . Mais les doigts d’une main suffiront pour dénombrer ces très rares erreurs, de ce fait d’autant plus pardonnables.
De la même façon, l’assistance de l’aviation allemande peut paraître légèrement prématurée. On voit des Junkers attaquer la colonne Durruti lors de son offensive sur Saragosse, à partir du 24 juillet 1936, alors que les premiers appareils allemands arrivent le 27. Les événements relatés dans l’ouvrage — en dehors des faits notoires — ne sont toutefois pas forcément datés avec précision, ce qui absout l’auteur qui s’est visiblement bien documenté, comme on le verra par la suite.

Il vaut donc mieux s’intéresser à l’histoire elle-même. Nous sommes plongés dans l’Espagne de l’été 1936, dans un contexte assez lourd que rend bien le recours à l’encre noire, à peine rehaussée de couleurs assez ternes. Une troupe de cirque a recueilli un enfant orphelin, Ermo, qui a en réalité imposé sa présence en se cachant, puis par ses talents de magicien. La compagnie a dû fuir précipitamment le sud du pays, où les phalangistes locaux préparent le coup d’État du 18 juillet. C’est à Barcelone qu’elle finit par arriver, dans un théâtre, le samedi 18 juillet 1936. Ermo devient l’un des éléments essentiels du spectacle de la troupe, en raison de ce qui est pris pour des dons extraordinaires. En réalité, il vit avec les fantômes de son père et de sa mère, avec qui il dialogue sans cesse. Ceux-là interviennent sans cesse, quand leur enfant est en danger ou a besoin d’aide, sans que cela puisse être perçu par les autres hommes.

Résumé comme cela, on a les ingrédients qui font une belle histoire pour les enfants. Ce serait oublier le contexte historique, bien restitué par Bruno Loth. Sitôt arrivé au théâtre barcelonais, la troupe est confronté à l’imminence du coup d’État, que des militaires et phalangistes préparent sans guère se cacher. Une partie de la population est en alerte, notamment un couple d’artistes, Luz et Lecha, affiliés à la CNT-AIT4 . D’autres, quand les choses tournent en leur défaveur, s’enfuient : c’est le cas du propriétaire du théâtre, qui se réfugie en France. Bruno Loth montre les enjeux politiques et sociaux, vus à partir de la ville du sud, avec un curé caricatural (pervers à souhait) soutenant les forces réactionnaires face au péril communiste (ou pire : anarchiste). Mais on est aussi dans les casernes, où des officiers tentent d’embrigader (si l’on peut dire…) les conscrits, alors qu’une partie de l’armée, restée légaliste, se bat avec la population face aux insurgés. On suit le général Goded qui arrive de Majorque pour organiser la chute de Barcelone, avant que la sienne l’oblige à accepter de prononcer un discours destiné à éviter un bain de sang. On est aux côtés de la population, qui réclame des armes pour défendre la jeune République, et des artistes qui sortent affiche sur affiche, alors que la propriété privée disparaît5 . On est dans le palais de la généralité de Catalogne, avec l’incertain Lluís Companys6 , qui ne sait pas s’il doit céder ou résister à la pression populaire, et risquer d’aggraver les tensions. Les olympiades populaires, qui doivent avoir lieu à partir du 19 juillet au stade de Montjuic, sont même évoquées. On suit Buenaventura Durruti, qui part organiser une offensive visant Saragosse, le 24 juillet, défendue par le général Ponte. L’attaque républicaine cherche à rejeter les troupes nationalistes vers le nord et le sud, malgré les difficultés de l’intendance. Bruno Loth s’attache d’ailleurs à un angle de vue qui privilégie la CNT-AIT ; c’est à peine si l’on voit de temps en temps un drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau, et un peu plus souvent le POUM.

Comme on le voit, les tribulations de Ermo7 servent à la fois à entrer dans son propre monde intérieur, peuplé des fantômes de ses parents, mais aussi à suivre le bouillonnement qui caractérise la Barcelone de juillet 1936 et la défense de la Seconde République espagnole face au pronunciamento franquiste. C’est ce qui constitue l’intérêt de cette bande dessinée, en plus de l’aspect esthétique. De ce fait, on peut — on le recommande très vivement, d’ailleurs — la mettre dans les mains des élèves aussi bien que dans celles des adultes, d’autant qu’un court mais très précis dossier documentaire achève l’ouvrage, qui permet de mieux comprendre la période. On ne peut que saluer cette attention pédagogique.


Notes 

  • 1.Bruno Loth, Mémoire d’un ouvrier, éd. La Boîte à bulles, 320 p., 39 €.
  • 2.« Nous devons sécuriser le port » (p. 32), qui rend plutôt compte de préoccupations bien actuelles. « J’ai reçu une bastos » (p. 139), alors que les cigarettes de cette marque oranaise — à l’origine de cette expression — ne semblent pas avoir été vendues en Espagne.
  • 3.« Dangeureux », p. 26.
  • 4.CNT-AIT : Confederación Nacional del Trabajo, membre de l’Association internationale des travailleurs.
  • 5.Le théâtre où s’est installée la troupe de cirque est rebaptisé « Teatro Bakounine ».
  • 6.Lluís Companys est aujourd’hui considéré comme l’une des figures marquantes de l’indépendantisme catalan.
  • 7.« De Ermo », et non « d’Ermo » : il n’y a pas d’erreur.








Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8

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