Présentation de l’éditeur. « Une délicieuse comédie sociale sur la réalité de la Franc Maçonnerie, par un spécialiste du sujet.
Philippe, 30 ans, parisien, voulait entrer en Franc-Maçonnerie. Commence alors pour lui un quotidien loufoque, tendre, très humain avec les Frères et Sœurs de sa Loge. Loge qui subit des problèmes organisationnels risibles. Jérôme Denis, journaliste et franc-maçon au Grand Orient nous propose une histoire inspirée de son expérience, dévoilant « la réalité de la Maçonnerie » loin des scandales financiers ou des grands élans mystiques, présentant ses paradoxes, ses ridicules, et la recherche bancale et maladroite d’un idéal ».
Encore un ouvrage sur les dessous de la franc-maçonnerie… Après les dossiers du Point (dans l'album, on trouve un kiosque portant une publicité faisant la promotion du dossier spécial du Foin, consacré au « Grand pouvoir des francs-maçons »), de L’Express, du Nouvel Obs et autres, qui ne nous apprennent pas grand-chose, voici une bande dessinée : décidément…
Sauf que là, on n’est pas dans les enquêtes à sensations. Et le propos
n’est pas d’emmener le lecteur à la découverte d’une organisation
occulte : il n’y aura pas de secrets révélés. Déçu ? Dans ce cas,
retournez aux magazines cités, qui se consacrent chaque année à ce
sujet.
L’un des auteurs, Jérôme Denis (c’est un pseudonyme) est justement un « maçon » et philosophe. Il a fait partie de petites obédiences et du Grand Orient de France : c’est dire s’il connaît le milieu, ses qualités et ses travers. C’est ce qu’il restitue avec l’illustrateur Alexandre Franc, dans un propos distancié largement teinté d’humour. Dans Grand Orient, le lecteur reste dans le cercle de petites organisations, qui ont leurs propres rites. Il suit le parcours de Philippe, qui a décidé d’entrer au sein de la Grande Loge mixte internationale, et plus exactement de la Loge du Triangle bleu (il y a aussi la loge Rouge Lafayette, ressortant du Grand Orient). Et là s’enchaînent des quiproquos : les rituels n’empêchent pas le manque d’organisation. L’auteur se moque aussi des relations entre loges : les différences sociales et géographiques sont plus fortes que l’esprit d’égalité et de respect. Les francs-maçons restent des hommes, empreints de passions, quelles que soient leurs bonnes intentions. Là encore, les situations prêtent à rire.
Grand Orient est un album où la dérision l’emporte, sans que Jérôme Denis soit jamais irrespectueux. Il cherche à montrer le décalage entre l’humanité et les idéaux portés par les maçons, en démystifiant l’institution.