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20/05/2022

Jean-Blaise Djian Pierre-Roland Saint-Dizier (sc.), Vincent (ill.), Liberty Bessie, T. 1, « Un pilote de l’Alabama », Glénat, coll. « 24x52 (Vents d'Ouest) », 2 mai 2019, 56 p., 14,50 €

  

Présentation de l’éditeur. « Un rêve. Un destin à écrire. Le ciel pour théâtre.

Tuskegee, Alabama, fin des années quarante. Bessie Bates est passionnée d’aviation. Tous les jours, depuis trois ans, elle se rend à l’aérodrome dans l’espoir de passer son brevet de pilote. Sauf que Bessie est une femme, et elle est noire. Et dans l’Amérique ségrégationniste, difficile pour elle de faire valoir sa capacité à piloter son propre appareil…Alors quand elle reçoit un jour par la poste la plaque de son père, héros de guerre disparu en vol en Europe, elle décide de tout mettre en œuvre pour retrouver sa trace. Première escale : Paris, où elle est embauchée comme copilote par une compagnie de fret. Aux côtés de Lulu, vétéran bourru, Bessie gagne des heures de vol, de l’assurance et de l’expérience. Le ciel sera dès lors le théâtre de son destin…

Découvrez le destin de Liberty Bessie : la reine du ciel ! Une saga d’aviation au parfum d’histoire, mais surtout d’aventure, librement inspirée des faits d’arme des « Tuskegee Airmen », groupe de pilotes afro-américains originaires de Tuskegee et qui se distingua lors de la Seconde Guerre mondiale ».

 

À lire la présentation, on craint la bluette… Et on se laisse pourtant prendre au récit, qui est bien mené. Les illustrations de Vincent n’y sont d’ailleurs pas pour rien. Son coup de crayon est très précis, très minutieux, bien servi par les couleurs : la couverture reflète tout à fait ce qu’on trouve dans l’album. On est admiratif devant les dessins des avions, avec tous les détails de leurs caractéristiques : North American P-51 Mustang et  B-25 Mitchell, Focke-Wulf Fw 190,  Douglas DC-3, Boeing Stearman et B-17 Flying Fortress, Dewoitine D.338, Stampe SV-4, Lockheed Constellation, etc.  On y trouve même un HM-14 « Pou du ciel » (p. 52), détoilé et dépourvu de son plan supérieur. Et tout laisse à penser que les auteurs sont très familiers avec l’aéronautique, puisqu’ils en maîtrisent parfaitement le vocabulaire : on parle de « filets d’air », de « navigation », de « vent du 270 », de « pré-vol », de « trim de profondeur », etc. Tout cela ne s’invente pas. D’un point de vue lexical et pour ce qui est de la documentation technique, on attribue un satisfecit avec beaucoup d’enthousiasme. Le souci du détail va jusqu’aux publicités murales, comme Peugeot, Dubonnet, etc., aux voitures, etc.

Au-delà des tribulations de Bessie Bates (personnage très librement  inspiré de l'aviatrice américaine Bessie Coleman, 1892-1926), les auteurs donnent à voir la ségrégation : les places réservées aux coloured dans les bus, les installations des Tuskegee Airmen placées à l’écart des terrains d’aviation. Car l’histoire tourne autour de ces pilotes assez peu communs, puisque noirs américains : les Tuskegee Airmen. Cette unité, commandée par Benjamin Oliver Davis*, fut intégrée au 332e groupe de chasseurs. Équipée en octobre 1944 (au moment où le récit débute) de P-51 très caractéristiques, car leur empennage, la casserole de l’hélice et les saumons sont peints en rouge, d’où leur surnom de Red Tails. Leur mission est de protéger les B-25 et B-17 du 477e groupe de bombardement qui opère en Méditerranée. Dans l’album, l’un des Tuskegee Airmen est abattu au retour d’une mission au-dessus de l’Italie. C’est Farell Bates, qui pilote un P-51 baptisée « Liberty Bessie », pour la cause qu’il défend et pour sa fille.

Quatre ans plus tard, à Tuskegee (puisque c’est le nom d’une ville de l’Alabama), Bessie fait tout pour passer son brevet de pilotage sur ce qui me paraît être un Lockheed Model 12A (sauf erreur de ma part), qui effraierait plus d’un débutant. Mais elle se heurte à la ségrégation raciale d’alors et à l’absence de perspective d’emploi dans l’aviation civile. Elle reçoit un jour un paquet du gouvernement dans lequel se trouve la plaque matricule de son père, envoyée de France. Elle embarque à bord d’un magnifique Constellation de la Lockeed pour Le Bourget, à la fois pour retrouver la trace paternelle et pour voler, enfin. Bessie est employée chez Auxiette frères et devient co-pilote sur un DC-3 pour des missions de transport de matériel assez douteuses avec l’Espagne (contrebande d’œuvres d’art, etc.). Elle finit par apprendre que la plaque a été retrouvée près de Tripoli, en Libye, dans l’épave d’un Caproni. Quittant précipitamment Auxiette Frères, elle s’envole pour Alger, atterrit à proximité ; elle découvre un hydravion (que je n’ai pas réussi à identifier) dans un hangar presque abandonné.

Bref, un très bon album dont on attend le second volume (qui est paru en 2020, mais n'a pu être recensé…).

 

Note

* En 1954, Benjamin Oliver Davis devient le premier général noir américain dans l’armée de l’air des États-Unis, son père ayant été le tout premier dans l’armée de terre

 

18/03/2020

Philippe Thirault, Roberto Zaghi, Le Vent des libertaires, T. 2

Philippe Thirault (sc.), Roberto Zaghi (ill.), Le Vent des libertaires, T. 2, Les Humanoïdes associés, 18 mars 2020, 56 p., 14,50 €.  EAN 9782731667981

 

Présentation de l’éditeur. « Ukraine, début du XXe siècle. Issu de la paysannerie très pauvre et adopté par une famille bourgeoise, le jeune Nestor Makhno ne trouve pas sa place dans un monde impitoyable, dominé par les riches. L’histoire romancée du plus grand des anarchistes ukrainiens qui, défiant à la fois les Bolcheviques et les Allemands, a traversé un demi-siècle de révoltes et de révolutions ».

05/02/2020

Bruno Loth (sc. et ill.), Corentin Loth (coul.), Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, Première partie, La Boîte à bulles, 5 févr. 2020, 80 pages, 18,00 €. EAN 978 284 953 3161


 Présentation de l’éditeur. « La confrontation des destinées de deux anarchistes majeurs de l’Histoire européenne.

Dans ce nouvel album, Bruno Loth retrace les principaux événements qui ont marqué la vie des deux anarchistes Buenaventura Durruti et Nestor Makhno qui ont en commun d’avoir réussi à mettre en pratique l’anarchie sur tout un territoire (Catalogne – Ukraine).

En 1927, après une tentative de coup d’État contre le roi d’Espagne Alphonse XIII, Durutti est emprisonné en France. Finalement libéré, il échappera à l’extradition vers l’Argentine, mais aura 10 jours pour quitter la France. C’est à Paris, dans la clandestinité, que Durrutti rencontre Nestor Makhno, figure de l’anarchisme ukrainien, communiste libertaire et fondateur de l’armée révolutionnaire insurrectionnelle Makhnovchtchina.

Cette rencontre sera pour eux l’occasion de confronter leurs expériences et leurs idéaux… ».


On connaît Bruno Loth pour son fameux Ermo, publié en 2006 et réédité en 2017 en un volume, Les Fantômes de Ermo, dont on a rendu compte sur un autre site (pour le premier tome). On retrouve bien évidemment ses qualités graphiques.

Le récit place donc deux des personnages importants de l’anarchisme du XXe siècle, l’Espagnol Buenaventura Durruri et l’Ukrainien Nestor Ivanovitch Mikhnienko, dit Nestor Makhno. S’ils ne se sont pas forcément rencontrés le 15 juillet 1927 à Vincennes, c’est faute de quelques jours. Sylvain Bouloque, qui a rédigé une notice biographique sur Nestor Makhno dans le Maitron indique en effet ceci : « Entre-temps, Makhno avait participé, le 21 juillet 1927, au banquet offert par le Comité international de défense anarchiste pour fêter la libération d’Ascaso, Durruti et Jover, retenus jusque là par les autorités françaises. Suite à cela, les trois révolutionnaires espagnols s’entretinrent avec Makhno, chez lui à Vincennes, pendant plusieurs heures, et discutèrent des enseignements de la révolution en Russie et de l’avenir de la révolution en Espagne. Makhno y affirma sa confiance dans le prolétariat ibérique : « En Espagne, leur dit-il, vous avez un sens de l’organisation qui nous faisait défaut en Russie, or c’est l’organisation qui assure le triomphe en profondeur de toute révolution ». La date importe peu, en réalité : le principe d’une rencontre entre les deux révolutionnaires est acquis. Bruno Loth s’en est saisi fort à propos pour livrer deux visions, non antagonistes, de l’anarchisme en actes, en laissant la parole aux parties en présence. L’un et l’autre rappellent leur parcours. Le hasard de leur exil les fait finalement se rencontrer à Paris. Provisoirement pour Durruti puisqu’il sera expulsé vers la Belgique le 23 juillet 1927, et définitivement pour Makhno, puisqu’il meurt dans la capitale en 1934, malade et épuisé.

Plusieurs autres personnages importants de l’anarchisme français assistent à la discussion, dont Sébastien Faure et Louis Lecoin, qui ont mené avec l’Union anarchiste une lutte pour faire tomber l’arrêté d’expulsion menaçant Durruti et ses compagnons et obtenir leur libération de la prison de la Santé.

L’album n’est pas agiographique : la geste de Durruti et de Makhno n’est pas exaltée. Bruno Loth insiste au contraire sur la répression extrêmement dure qui touche le mouvement anarchiste, certaines des idées qu’il porte, mais aussi ses faiblesses. Il sera une source précieuse pour qui ne connaît à cette idéologie. On attend avec impatience le second volet de Viva l’anarchie !, qui fera le récit de la makhnovtchina.

03/01/2020

Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette

Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette, Ciné-Archives - Périphérie, deux DVD et un livret, 4 h 30, 2020

 

Présentation de l’éditeur. « Réalisé par Jean-Patrick Lebel, Cité de la Muette est le premier documentaire consacré au camp de Drancy, principal centre d’internement des juifs français et étrangers avant leur extermination en Europe de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale. Le film ausculte les lieux de l’internement, exhume des archives et, surtout, donne la parole à des témoins encore jeunes, dont beaucoup livrent leur expérience pour la première fois devant une caméra.

Ces entretiens, captés entre 1982 et 1983 par Dominique Chapuis (chef-opérateur de Shoah de Claude Lanzmann), constituent un précieux matériau pour l’histoire de la déportation et de la résistance. Parmi ceux-ci, celui de Paulette Sarcey, résistante au sein d’un groupe de jeunes communistes de la M.O.I. (Main d’œuvre immigrée), est exceptionnel, par son parcours militant, la précision de ses souvenirs et son sens du récit ».

 

21/08/2019

Philippe Thirault (sc.), Roberto Zaghi (ill.), Le Vent des libertaires, T. 1

Philippe Thirault (sc.), Roberto Zaghi (ill.), Le Vent des libertaires, T. 1, Les Humanoïdes associés, 21 août 2019, 56 p., 14,50 €


Présentation de l’éditeur. « Ukraine, début du XXe siècle. Issu de la paysannerie très pauvre et adopté par une famille bourgeoise, le jeune Nestor Makhno ne trouve pas sa place dans un monde impitoyable, dominé par les riches. L’histoire romancée du plus grand des anarchistes ukrainiens qui, défiant à la fois les Bolcheviques et les Allemands, a traversé un demi-siècle de révoltes et de révolutions ».

06/08/2015

Vincent Goubet, Faire quelque chose. Avoir Vingt ans en 1940, suivi de Et le mot frère, et le mot camarade, éd. Les Mutins de Pangée, 2013, 80', 20 €

Vincent Goubet, Faire quelque chose. Avoir Vingt ans en 1940 (avec livret, 64 p.), suivi de Et le mot frère, et le mot camarade, éd. Les Mutins de Pangée, 2013, 80', 20 €

 

  Présentation du diffuseur. « À la rencontre de résistants français de la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur recueille la parole de ces nonagénaires saisissants par leur vivacité d’esprit et la force intacte de leurs espérances. Des femmes et des hommes, qui, au début des années 40, étaient parfois plus proches de l’adolescence que de l’âge adulte. Certains n’ont jamais connu la peur, d’autres ont vécu avec elle jour et nuit. Certains ont pris des risques énormes pour faire paraître un tract, quand d’autres ont choisi la grenade. Ce qui les rapprochait était le choix de ne pas subir et la volonté irréductible de faire quelque chose. Ces échanges font évoluer le temps du film et nous questionnent sur ce que peut être l’engagement aujourd’hui.

Le Dvd est composé du film Faire quelque chose de Vincent Goubet et du film Et le mot frère et le mot camarade de René Vautier, accompagné d’un livret de 64 pages sur la Résistance. ».

 

Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8

Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...