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15/06/2023

Lucien Willemin, Halte au gaspillage automobile. Prenez soin de vous, achetez d'occasion !, éditions d'En-Bas, avril 2023, 50 p., 7 €. ISBN : 9782829006609



 Présentation de l'éditeur. « Pourquoi garder sa vieille voiture pollue moins que d’en acheter une neuve ?

Comment nos programmes politiques actuels poussent au gaspillage automobile ?

Quel impact le gaspillage automobile a-t-il sur nos vies, notre santé, nos enfants ?

En lisant ce petit livre, vous le comprendrez !

La focalisation climatique pousse au gaspillage automobile.
Changer régulièrement de voiture pour économiser de l’énergie et ainsi réduire les émissions de CO2 est une politique réductrice et fâcheuse pour nos vies.
Car elle nous encourage à augmenter notre consommation de matériel et par là même à gaspiller des véhicules.
Or, le gaspillage n’est bon ni pour le climat, ni pour la biodiversité, ni pour le vivant.

Ce livre est accompagné d’un appel à une intervention gouvernementale pour un changement de cap en matière de politique automobile afin que cesse ce gaspillage. Appel soutenu par des personnalités réputées actives dans les domaines du climat, de l’environnement, de l’économie et des droits humains. Le gouvernement Suisse sera interpellé.

L’auteur nous livre ici une réflexion hors norme. A lire absolument ! ».


Pour mieux comprendre les enjeux qui nous concernent, il est essentiel de ne pas négliger d'ouvrir son regard à d'autres pays. Lucien Willemin est un auteur suisse. Il a travaillé dans les secteurs horlogers et immobiliers, activités qu'il a quittées pour réfléchir aux questions environnementales. Cela a donné lieu à la publication de trois livres : En voiture Simone ! ; Fonce Alphonse ! ; Tu parles Charles! (G d’encre). Comme le présent Halte au gaspillage automobile, il s'agit de formats très courts, dont le but est précisé sur le site de Lucien Willemin : « des interpellations citoyennes, des « remue-méninges » constructifs sur des questions de société fondamentales et actuelles qui nous concernent tous. Ces publications lanceront sans doute le débat public avec l’espoir que les réflexions suscitées soient reprises par les politiciens pour leur donner vie. […] Offrir à ceux qui le désirent la possibilité par une lecture facile sollicitant peu de temps de mieux comprendre la question environnementale et leurs permettre de passer aisément du stade de suiveur à celui d’acteur ». 

Pour compléter sa démarche, Lucien Willemin a fondé La Chaussure Rouge, un réseau qui fédère les personnes qui souhaitent changer leur mode de vie, voire même s'engager pour développer cette dynamique. La couverture de Halte au gaspillage automobile est d'ailleurs frappée du logotype  de La Chaussure rouge et de son slogan : « Prendre soin de la vie ! ». 

En quoi cet ouvrage peut-il aider à « prendre soin de la vie » ? La thèse de Lucien Willemin tient à la place exorbitante prise par les véhicules automobiles dans nos sociétés.

Pour cela, Lucien Willemin part du scandale de la firme Volkswagen qui, en 2015, avait voulu masquer la pollution réelle de ses moteurs. Cela entraîne la destruction de 300 000 voitures, et, par conséquent, la fabrication de nouvelles. Voilà l'exemple même du « gaspillage automobile ».

Le réchauffement climatique, l'augmentation du coût de l'énergie ont amené les autorités politiques, dans leur cadre national, à prendre des mesures pour réduire les rejets liés au transport automobile. Pourtant, les émissions de gaz carbonique n'ont pas cessé de croître. 

Que faire ? Généraliser les vignettes Crit'Air, donc interdire certains véhicules de circulation ? Opter pour des moteurs électriques ou à hydrogène ? Cela reviendrait à exclure la partie la moins aisée de la population, et à considérer que les aides prévues soient des subventions déguisées à l'industrie automobile. Lucien Willemin y voit une nouvelle source de gaspillage : on se débarrasse de voitures qui peuvent encore rouler ; on en produit de nouvelles ; on consomme donc de nouvelles ressources, etc. L'argument sanitaire est un leurre, selon lui, car on néglige les rejets de particules provoqués par l'abrasion des pneus et des freins, et le brassage de celles qui sont déjà présentes sur la chaussée, ce qui constitue la majorité des émanations des véhicules, alors que les pots d'échappement ne peuvent être incriminés que pour 12 % du total. Ajoutons une évidence : ces mesures publiques impliquent des sources financières publiques, donc l'argent de tout un chacun.

La fabrication d'une nouvelle voiture suppose un développement de la déforestation, pour accéder aux matières premières (minerais…). Des ressources (énergie, eau…) sont indispensables pour produire les matériaux, les transporter, les assembler, sans négliger les particules chimiques nocives qui vont se retrouver dans l'air, l'eau, les sols. Dans les deux cas, ce sont d'importantes atteintes au vivant, à la biodiversité, que ne compensent pas les avantages liés à l'usage d'un véhicule considéré comme « propre » (moins d'émissions de gaz carbonique). On y ajoutera le coût humain, victimes d'accidents et des conséquences indirectes (pollution).

La solution serait-elle donc de garder l'ancien ? Lucien Willemin estime que la pollution chimique a des effets irrémédiables qui ne peuvent pas être compensés. Il faut donc éviter de limiter sa réflexion au seul réchauffement climatique : les mesures prises pour baisser la consommation d'énergie se traduisent par une consommation matérielle accrue. 

Pour répondre au triple défi (dérèglement climatique ; pollution chimique ; baisse de la biodiversité), il pense que la solution réside dans une baisse de la consommation et une meilleure utilisation de qu'on acquiert. Cela suppose de réparer, et aller jusqu'à complète usure. Évidemment, il y a lieu d'encourager l'amélioration des qualités des véhicules (consommation, émissions, rendement…).

Autrement dit — selon sa formule — : « plus de moins  ». Une évidence est de combattre le surplus de véhicules, dont le nombre croît dans des proportions qui n'ont rien de commun avec la démographie.

La voie n'est donc pas dans la technique ou la recherche de nouvelles sources d'énergie : les ressources continueront à s'épuiser. Elle n'est pas davantage dans l'exportation des voitures usagées dans des régions économiquement moins favorisées : avec elles, on exporte la pollution et les dangers sanitaires que l'on veut s'éviter, en toute bonne conscience. Malgré ses avantages évidents (limiter la consommation) qu'il ne faut pas repousser, le recyclage comporte des limites : il suppose de transporter les véhicules, les pièces, de l'énergie, des produits divers, donc de la pollution.

Lucien Willemin esquisse enfin un programme politique pour limiter au maximum le gaspillage automobile. En plus des mesures déjà indiquées, il ajoute une révision des normes techniques, de la fiscalité, des infrastructures de circulation, des transports, etc. Ajoutons que les automobiles sont en réalité immobiles la plupart du temps, accrochées qu'elles sont dans un garage, à une place de stationnement, alors que, paradoxalement, leur emprise spatiale est considérable. Leur mise en commun, leur partage, la location sont à envisager, ce qui revient à en remettre en cause la propriété privée.

L'initiative de Lucien Willemin se concrétise en Suisse. Deux cents garages ont signé une interpellation des instances fédérales pour mieux valoriser les véhicules d'occasion, ce qui, pour eux, est gage de travail et d'économies financières (une voiture d'occasion non utilisée reste une charge).

Halte au gaspillage automobile est écrit dans un style assez direct, plaisant, qui répond bien à la mission de la collection : interpeller les lecteurs et les inciter à agir. De plus, l'auteur s'appuie sur une documentation précise dont il indique les références, ce qui permettra d'approfondir sa réflexion personnelle. Enfin, si nul n'est tenu de souscrire à chacune des propositions faites, le fait qu'elles soient posées doit conduire à les interroger de façon critique.


Lucien Willemin m'a apporté la précision suivante, le 17 juin 2023. « Une motion parlementaire vient d'être déposée au Conseil des États par un sénateur de droite pour comptabiliser les voitures non-immatriculées en Suisse.  Les 4,7 millions de voitures ornant les statistiques officielles ne concerne que les véhicules immatriculés. On ne sait donc pas combien de voitures compte le parc automobile helvétique (dito en France)
Voici le lien pour découvrir le texte déposé : https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20233677 ».

03/11/2021

Stein van Oosteren, Pourquoi pas le vélo ? Envie d'une France cyclable, Écosociété, 6 mai 2021, 200 pages, 16 euros. ISBN : 978 2897 197 131

Présentation de l'éditeur. « "Le vélo, c’est pour s’amuser et ça grille les feux rouges. C’est culturel. Ça ne marchera jamais en France".  "Le vélo, c’est dangereux !". Qui de mieux pour démonter ces idées reçues qu’un Néerlandais installé en France ? Peu savent que les Pays-Bas, reconnus comme le paradis du vélo, étaient eux-mêmes un "pays de la bagnole" dans les années 1970, avant que la population ne déclenche une révolution du vélo spectaculaire. Comme quoi la révolution de la pédale relève avant tout d’une volonté citoyenne et politique.
Avec un humour redoutable, Stein van Oosteren nous explique pourquoi il faut rendre le pays du Tour de France cyclable : parce que c’est bon pour la santé, le moral, l’autonomie des enfants, la vie de quartier, la planète… Il démonte les multiples freins à la pratique du vélo, qu’ils soient politiques ou bien souvent situés "entre nos deux oreilles". Car pour cet auteur rompu aux débats avec les élu.e.s municipaux,il est temps de se poser les bonnes questions à propos du transport. Par exemple, non pas combien de voitures peuvent circuler sur une rue, mais plutôt combien de personnes ? Une piste cyclable faisant passer sept fois plus de personnes qu’une voie pour les voitures, le calcul est vite fait !

Pour croire au changement, il faut le vivre. À défaut de pouvoir vous emmener aux Pays-Bas, Stein van Oosteren vous propose de revisiter l’espace public avec son regard de Néerlandais. De ce voyage, vous reviendrez heureux et étonné, comme vous revenez d’un séjour au royaume du vélo: pourquoi pas le vélo, en effet ? ». 

10/02/2020

Flore Berlingen, Laura Châtel, Thibault Turchet, Territoires Zero Waste. Guide pratique pour révolutionner la gestion locale des déchets, co-éd. Rue de l’Échiquier - ZeroWaste France, 2019, 156 pages, 15 euros. EAN : 9782374251615


Présentation de l’éditeur. « Le premier guide pratique « zéro déchet, zéro gaspillage » destiné aux acteurs locaux.

Le guide pratique Territoires Zero Waste s’adresse à tous les citoyens qui souhaitent réduire les déchets et le gaspillage des ressources à l’échelle locale et leur offre toutes les clés pour comprendre et agir en ce sens. En s’appuyant sur des retours d’expériences en France et à l’étranger, l’association Zero Waste France propose une vision complète et ambitieuse de la révolution à opérer pour mieux gérer nos déchets et analyse toutes les opportunités ou obstacles que peuvent rencontrer les différents acteurs des territoires au cours de leur démarche : responsabilités, coûts, emplois, etc.

Illustré de nombreux témoignages, l’ouvrage présente avec pédagogie les étapes et actions permettant d’inscrire un territoire dans une perspective zéro déchet. II constituera à ce titre une ressource précieuse pour les futurs candidats et candidates aux élections municipales, et pour tous ceux qui souhaitent s’impliquer à leurs côtés ».

 

A priori, Territoires Zero Waste1 n’engendre pas l’enthousiasme : quand on parle de « déchets », c'est qu'on est tout au bout de la chaîne de la consommation, ce qui n’évoque guère d’images très réjouissantes. Pourtant, au moment où la crise environnementale devient de plus en plus prégnante, il est urgent de lire ce genre d’ouvrage, et celui-là en particulier, car il interroge notre mode de vie dispendieux. Consommer, c’est utiliser un produit (sans oublier les services) bien précis, mais il y a lieu de considérer toutes les ressources qui ont été nécessaires pour qu’il existe (l’énergie grise, par exemple), qu’elles soient renouvelables ou pas, de se préoccuper de sa longévité et de sa réutilisation sous une forme ou une autre. Le mieux — et les auteurs y insistent — est de limiter sa consommation : la question préalable doit porter sur la pertinence de son geste, et se demander si l’objet sur lequel on s’apprête à jeter son dévolu sera réellement utile, améliorera notre bien-être, ne défavorisera pas d’autres êtres (au-delà des seuls hommes). Mais l’essentiel de l’ouvrage place le lecteur en aval de la chaîne, quand le produit est devenu un « déchet » — terme discutable, puisqu’il n’aide guère à considérer comme une ressource, réutilisable, que comme un rebut, inutilisable, alors que l’association Zero Waste s’évertue à insister sur le premier aspect, positif. Quand on dit « lecteur », il s’agit plus particulièrement du citoyen souhaitant réfléchir sur cette approche de son territoire, que l’éventuel candidat aux élections municipales de mars prochain, en quête de réponses à ses propres préoccupations — ou celles de ses concitoyens.

Le livre s’organise en effet en trois parties.  La première prend neuf cas pratiques, « neuf chantiers pour engager son territoire sur la voie du Zero Waste ». On a ainsi une réflexion sur les biodéchets (et leur reconversion), sur le tri à la source, les initiatives entrant dans le cadre de l’économie dite circulaire, etc. On a également un « agir via la commande publique de fournitures, services et travaux », que les actuels et futurs élus seraient bien inspirés de lire très attentivement…

La deuxième partie est un cahier central sur « la gestion des déchets au niveau local ». En résumé, ces pages aident à comprendre tout le cycle de traitement des déchets : comment organiser leur gestion (collecte, etc.), leur traitement, mais aussi leur coût.

Enfin, la dernière partie est un point méthodologique : « comment transformer le Zero Waste en projet politique ». Autrement dit, comment changer l’image négative attaché au déchet et en faire un objet attractif d’un point de vue électoral, tant du côté des citoyens que des candidats (qui sont eux-mêmes des citoyens). Cela passe non seulement par une sensibilisation à l’impact environnemental — qui entre plutôt dans un cadre d’éducation à long terme, non compatible avec un objectif politique à court terme — mais aussi aux effets sociaux, notamment en ce qui concerne les emplois.

Territoires Zero Waste répond au projet éditorial du départ, à savoir être un guide pratique, qui doit susciter des questions mais aussi aider à l’action. En cela, il doit intéresser l’ensemble des citoyens. Bien entendu, on ne peut prétendre faire un point exhaustif, et encore moins s’arrêter au seul horizon chronologique des prochaines élections municipales. On se reportera volontiers au site Internet de l’association Zero Waste France ou solliciter directement l’un de ses relais locaux.


Note

  • 1. Zero Waste pour « Aucun déchet », bien évidemment.

09/02/2020

Alessandro Pignocchi, Petit Traité d’écologie sauvage. Mythopoïèse

Alessandro Pignocchi, Petit Traité d’écologie sauvage. Mythopoïèse, éd. Steinkis, 16 janvier 2020, 128 p., 16 €. ISBN 9782368463291


Présentation de l’éditeur. « Grâce à une troupe de mésanges punks (qui ont renversé les États), la pensée animiste s’installe progressivement sur l’ensemble de la planète : les plantes et les animaux sont désormais considérés comme des personnes et les chefs n’ont plus de pouvoir.

Le cœur brisé de voir la culture occidentale s’éteindre, un anthropologue jivaro tente vaillamment de sauvegarder les enclaves où se sont réfugiés nos ex-dirigeants politiques. Le monde inversé qui se dessine ainsi nous aide à envisager l’avenir avec optimisme et enthousiasme.

« L’ouvrage que je recommande pour apprendre à pister les belettes ! »
Donald Trump ».

 

 

 

 

28/08/2018

Alessandro Pignocchi, Petit Traité d’écologie sauvage, t. 1 et 2, « La cosmologie du futur », éd. Steinkis, 1er mars 2017 et 2 mai 2018, 128 p., 14 . ISBN 9782368461860 et 9782368461075.


Ces deux volumes sont parus en coffret le 8 octobre 2020 (ISBN 9782368464274), 34 €


Présentation de l'éditeur (tome 1) : « Des mésanges punks qui se mêlent de politique, des hommes politiques plus animistes que des Indiens d’Amazonie, un anthropologue jivaro qui tente de sauver ce qui reste de la culture occidentale...

Voici quelques-uns des habitants de ce monde nouveau où le concept de « nature » a disparu, et où les plantes et les animaux sont considérés comme des partenaires sociaux ordinaires.

Après la lecture de ce livre, vous ne regarderez plus jamais les mésanges et les hommes politiques de la même façon ».

 

 

 

Présentation de l'éditeur (tome 2) : « Lauréat du prix des étudiants du festival BD du bassin d’Aurillac - 2018.

Et si le premier ministre se prenait de passion pour les rainettes ? Et si écraser un hérisson par mégarde risquait de déclencher la fureur de son esprit protecteur ? Et si le monde et ses dirigeants adoptaient l’animisme des Indiens d’Amazonie ? La culture occidentale traditionnelle, quant à elle, ne subsisterait plus que dans quelques régions françaises, où un anthropologue jivaro viendrait l’étudier et militer pour sa sauvegarde. De ce parti pris, Alessandro Pignocchi fait émerger un monde où les valeurs s’inversent, les lignes se déplacent et où les rainettes reçoivent enfin la considération qu’elles méritent ».

24/04/2018

Grégory Derville, La Permaculture. En route vers la transition écologique, éd. Terre vivante, coll. « Conseils d'expert », 2018, 192 p., 25 €. ISBN : 9782360984602


Présentation de l'éditeur. « Réussir la transition écologique est LE livre de référence pour tous ceux qui souhaitent s’engager en faveur de la transition, dans leur environnement proche, mais ne savent pas par quoi commencer ou comment faire. Ceux qui se posent la question “Que faire et comment faire pour engager la transition écologique près de chez moi ?”, qui ont l’envie d’agir, mais pas forcément les connaissances ou les compétences.

Grégory Derville vous guide dans votre démarche écologique et vous offre des solutions concrètes à la transition écologique. Grâce à sa grande connaissance théorique et son expérience pratique du sujet, il vous donnera les clés pour mettre en œuvre 9 actions très concrètes de la transition, au niveau local, en misant sur le collectif ».



Terre vivante est à la fois une SCOP (société coopérative ouvrière de production) qui rassemble une maison d’édition et un Centre de découverte d’écologie, lequel se trouve à Mens, en Isère. À l’origine, en 1980, il y a une revue qui est maintenant largement distribuée : Les Quatre Saisons du jardin bio. Ensuite ont paru les premiers ouvrages, à partir de 1982. Et enfin, en 1994, a été créé le centre de découverte à Mens, qui est à la fois un terrain d’expérimentation (dont rendent compte la revue et certains ouvrages), de documentation et de formation pratique.
Ce rappel du développement de Terre vivante permet de comprendre qu’on n’a pas affaire à une simple entreprise complètement déconnectée de la réalité. Au contraire, l’objectif principal est de colporter des pratiques qui ont été patiemment expérimentées (à Mens et ailleurs) et éprouvées.Le présent ouvrage n’échappe pas à la règle. Il se base sur l’expérience personnelle de son auteur, les rencontres qu’il a pu faire, ce qu’il a pu lire et la documentation qu’il a rassemblée. Grégory Derville est universitaire. Maître de conférences à Lille II, en sciences politiques, son domaine recouvre la communication politique, mais aussi les politiques publiques concernant la protection de l’enfance et le développement durable  (voir sa biographie sur le site de l’université de Lille). Dans le même temps, il s’est impliqué dans plusieurs associations à Beauvais, et a notamment contribué à la création du collectif « Beauvais en transition ». Il s’agit là d’un «réseau local de citoyens et d’associations qui agissent en faveur d’une société plus écologique et solidaire», pour reprendre l’intitulé du site Internet. Enfin, Grégory Derville s’est formé à la permaculture, qu’il applique.Ce livre est donc un concentré, une synthèse de ce dont s’est nourri l’auteur, au sens propre et au sens figuré. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à avoir entre les mains un manuel roboratif. L’objectif est ici d’expliquer en quoi consiste la permaculture, et en quoi elle est riche de promesses comme de réalisations déjà bien concrètes. La couverture comporte une pastille (verte, évidemment) dans laquelle est écrit : «La solution pour un avenir durable». Si l’ambition est peut-être exagérée, l’article défini est présomptueux : on peut probablement imaginer d’autres solutions, qui, combinées à la permaculture, tendront vers une amélioration de l’environnement et de la qualité de vie.
Cependant, ce serait oublier un peu vite ce qu’est la permaculture. Si on fait une recherche rapide sur Internet, on tombe principalement sur des activités de jardinage, avec des méthodes originales. Si l’on se réfère à l’expérience du Bec-Hellouin, dont on a rendu compte sur ce même site en juillet dernier1, c’est le maraîchage qui est privilégié. Pourtant, la permaculture est d’abord un système, dont la production maraîchère et fruitière n’est qu’un élément parmi d’autres, et le mérite de l’ouvrage de Grégory Derville tient justement à insister sur cet aspect fondamental. On a affaire à une démarche qui prend en considération des valeurs, des principes, et bien sûr de techniques. L’auteur les aborde en détails, très pédagogiquement, en progressant de l’approche globale permacole vers le jardinage (on sent que le négliger aurait provoqué bien des déceptions). Et il prend pour base de départ la crise environnementale dans laquelle nous sommes plongés. Ainsi, il aide le lecteur à affiner sa prise de conscience, mais il lui permet d’entrevoir des réponses à mener à l’échelle individuelle et collective. Bien évidemment, il propose des ressources pour aller plus loin. Le tout s’appuie sur des explications très claires, des croquis, des photographies, et des exemples concrets. En cela, l’ouvrage est très abordable, sans tomber dans une vulgarisation de bas niveau : il n’y trouvera pas de concession à la facilité, ce qui est rare.

On peut estimer que la permaculture, si elle cherche vraiment à être « la solution pour un avenir durable», ne permet pas d’aller assez loin. Dans un ouvrage qui a fait l’objet d’une recension sur ce même site, à savoir Le Sacrifice des campagnes (Pierre Bitoun, Yves Dupont, Le Sacrifice des paysans. Une catastrophe sociale et anthropologique, éd. L’Échappée, coll. « Pour en finir avec », 2016). Pierre Bitoun et Yves Dupont y expriment «une certaine méfiance à l’égard du discours agro-écologique en vogue, portée par des gens comme Pierre Rabhi. C’est qu’il en appelle à une prise de conscience individuelle, alors que les auteurs préconisent un effort collectif comme la lutte que mène la Confédération paysanne». Pourtant, la permaculture pourrait être considérée un compromis, entre expérimentation individuelle et prise en compte de l’environnement, donc du collectif. Peut-être ce compromis devrait-il déboucher plus formellement et plus résolument sur le terrain politique s’il veut parvenir à une meilleure efficacité, pour préciser davantage le souhait de Pierre Bitoun et Yves Dupont. Toutefois, on peut aussi estimer que l’exemple par l’action, cher aux libertaires, est déjà, comme arme de propagande, un acte politique.

29/03/2018

Olivier Razemon, Le Pouvoir de la pédale. Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées, éd. revue et enrichie, Rue de l’Échiquier, coll. « L’Écopoche », 29 mars 2018, 232 pages, 9 €. EAN : 9782374251127

Olivier Razemon, Le Pouvoir de la pédale. Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées, éd. revue et enrichie, Rue de l’Échiquier, coll. « L’Écopoche », 29 mars 2018, 232 pages, 9 €. EAN : 9782374251127


Présentation de l’éditeur. « Le vélo est un moyen de transport rapide, fiable, bon marché, sain, peu consommateur d’espace, économe en énergie et non polluant. Pour les distances comprises entre 500 mètres et 10 kilomètres, il constitue souvent le mode de déplacement le plus efficace, le plus bénéfique pour la société et aussi le plus agréable. De nombreux usagers, ainsi que certains décideurs, semblent avoir pris conscience de ces atouts innombrables.

Mais lorsqu’on présente la bicyclette comme un moyen de transport amené à se développer, on assiste à une levée de boucliers : le vélo devient soudain « véhicule du pauvre », « instrument difficile à manier » ou « talisman écologique pour bourgeois rêveur ».
Avec cet essai « poil à gratter », Olivier Razemon bat en brèche les idées reçues qui empêchent encore l’essor du vélo et livre un vibrant plaidoyer pour une transition cyclable.
Cette nouvelle édition de poche a été mise à jour par l’auteur, avec deux nouveaux textes : en introduction, un état des lieux de la pratique cyclable en France en 2018 ; en fin d’ouvrage, un panorama des villes françaises qui peuvent être considérées comme les capitales du vélo… et les autres ».

Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8

Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...