Présentation de l'éditeur. « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait de petites mains, qui hébergent, qui convoient, qui ravitaillent et sans lesquels rien n’aurait été possible.
31/08/2023
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur. « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait de petites mains, qui hébergent, qui convoient, qui ravitaillent et sans lesquels rien n’aurait été possible.
02/05/2022
Joël Drogland , Des Maquis du Morvan au piège de la Gestapo. André Rondenay, agent de la France libre, éd. Vendémiaire, coll. « Résistances », 21 mars 2019, 300 p., 23 €. ISBN : 978-2-36358-324-6
Les missions de celui qui va devenir le représentant de la France libre auprès de la Résistance intérieure pour l’ensemble de la zone Nord sont de la plus haute importance : direction du plan Tortue visant à retarder d’au moins huit heures l’arrivée des Panzers sur les lieux du futur débarquement, destructions d’industries vitales pour l’armée allemande, sabotages de chemins de fer…
Mais sa mission la plus difficile sera d’unir les maquis du Morvan, divisés en organisations aux orientations politiques parfois diamétralement opposées, pour en faire un des plus puissants bastions de la Résistance française. Dans cette entreprise à haut risque, il devra faire face aux pires calomnies venant de son propre camp, jusqu’à ce que, trahi et arrêté, il soit exécuté par les agents de la Gestapo, de l’Abwehr et de la Milice qui l’avaient traqué sans relâche, à quelques jours de la libération de Paris.
En suivant le parcours d’un héros de la guerre de l’ombre, Joël Drogland nous emmène au plus près de la vie des combattants clandestins, retraçant leurs victoires, mais aussi leurs défaites et leurs luttes fratricides ».
Saluons pour commencer la qualité d’écriture et de synthèse de l’ouvrage que vient de faire publier Joël Drogland, après bien des vicissitudes. L’objet qu’il a choisi est particulièrement complexe : on s’y perdrait facilement entre les organisations de résistance locales, celles de la France libre, celles des Alliés, et enfin l’appareil répressif allemand et vichyssois. Le livre comporte d’ailleurs de précieuses listes des pseudonymes et des sigles, mais aussi des points particuliers sur différents éléments : la plan Tortue, les missions Jedburgh, etc. De quoi aider le lecteur. De plus, Joël Drogland montre une aisance assez peu commune pour restituer cette période, ce qui permet de lire son livre comme un roman : cela prouve tout simplement sa maîtrise du sujet, qui lui est devenu familier. On est d’ailleurs époustouflé par la masse d’archives qu’il a fallu dépouiller, qui laisse deviner l’épaisseur du temps que ce travail (et d’autres, d’ailleurs) a nécessité. Car Joël Drogland n’est pas un néophyte en la matière. Il est l’un des membres actifs de l’association pour la recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne (ARORY), auteur de nombreuses publications, l’un des rédacteurs du Dictionnaire des fusillés et exécutés, etc. Il fallait bien cela pour restituer les derniers mois d’existence d’André Rondenay.
La quatrième de couverture, qu’on a lu plus haut, donne une petite idée du parcours de cet envoyé de la France libre, un ancien polytechnicien particulièrement dynamique (comparse de Maurice Bourgès-Maunoury), évadé, qui a finalement réussi à atteindre Londres après bien des difficultés. Après une formation intensive assurée par les SOE britanniques (Special Operations Executive), il est déposé dans l’Indre à la mi-septembre 1943. La mission que lui confie le BCRA (Bureau central de renseignements et d’action) est de mettre en place le plan Tortue, qui « vise à ralentir le mouvement des divisions blindées ennemies par la route » (p. 216), dans le cadre de la préparation de la libération du territoire. André Rondenay « fut par la suite nommé délégué militaire (DMR) de la région P (la région parisienne au sens très large puisqu’elle inclut une dizaine de départements), puis délégué militaire pour la zone Nord de la France (DMZ). En septembre 1943, il reçut en outre la mission d’organiser d’importants sabotages industriels dans la région parisienne ». On voit par là quelle confiance Londres accorde à son agent, qu’elle reconnaît d’ailleurs pour l’un des meilleurs. Le renforcement de la répression à Paris incite le BCRA à éloigner Rondenay de la capitale, et à trouver refuge dans « une région genre maquis » : ce sera le Morvan, pour différentes raisons, où il arrive au moment du débarquement. Là, il va chercher à unifier les différents groupes du secteur, dans un massif assez peu peuplé qui abrite des maquis nombreux et particulièrement actifs.
Cependant, deux éléments vont contribuer à précipiter la fin de « Jarry » (pseudonyme d’André Rondenay dans le Morvan). Il s’agit en premier lieu des dissensions internes, dues à l’organisation de la Résistance à Londres mais aussi aux inimitiés que la personnalité de Jarry va susciter. Le dénigrement atteint à l’ignominie, un cadre militaire l’estimant « tout juste bon à commander une batterie » (p. 121), un autre le considérant comme un traître qui « mérite tout simplement une balle dans la nuque ». Ces entreprises resteront dans certains esprits, même longtemps après la mort d’André Rondenay , qui persisteront à le considérer encore comme un agent double.
Un homme trouble
va savoir tirer profit de ces conflits, dont les entreprises expliquent
comment elles ont pu semer le doute : Henri Dupré. Ancien agent
franquiste infiltré dans les brigades internationales, il passe au
service de l’Abwehr très tôt, dûment stipendié pour son action.
Intelligent, il réussit à s’immiscer dans des réseaux qu’il contribue
puissamment à détruire, parvenant même à devenir l’un des responsables
des maquis de l’Aube et de l’Yonne. Son but est d’abattre Jarry.
Plusieurs guets-apens échouent, même si des chefs résistants sont
capturés. André Rondenay est finalement arrêté à la station de métro de
La Muette, le 27 juillet 1944. Il confie ultérieurement à d’autres
résistants que les Allemands disposaient de renseignements très précis
sur ses activités : Henri Dupré avait bien travaillé. Torturé à
plusieurs reprises, André Rondenay est enfermé à Fresnes avec certains
de ses compagnons. Un convoi de déportation est formé en toute hâte :
les Alliés se rapprochent de Paris. Le 15 août, il part de la gare
de Pantin, mais sans André Rondenay et quatre autres résistants.
Embarqués par un groupe d’Allemands et de miliciens, ils sont emmenés
dans la forêt de Montmorency, et abattus. Au passage, l’auteur nous
permet de comprendre l’efficacité du système de répression allemand,
s’appuyant sur la duplicité d’indicateurs infiltrés tels que Dupré, mais
aussi sur les forces de l’ordre françaises, des résistants retournés,
etc. C’est un aspect dont l’importance n’est pas toujours très bien
rendue, mais qui explique le démantèlement de nombreuses organisations,
notamment au début de l’année 1944. Faute de ces solides éléments
aguerris, on peut préjuger qu’auraient pu être évitées les conséquences
désastreuses d’erreurs commises par des inexpérimentés, lors des combats
pour la libération.
Cependant,
l’ouvrage de Joël Drogland ne s’arrête pas là. Il indique non seulement
comment Henri Dupré a tenté d’effacer les traces de ses forfaits après
la libération, comment il fut finalement démasqué et jugé au terme d’une
longue procédure, rendue difficile par le prestige et le soutien de
cadres résistants dont il bénéficie alors de façon éhontée.
20/10/2020
Fabrice Bourrée, Retracer le parcours d’un résistant. Guide d’orientation dans les fonds d’archives , éd. Archives & Culture, coll. « Guides de généalogie », 15 oct. 2020, 111 p., 13 €. ISBN : 9782350773650
Sur la Résistance, née de façon spontanée hors des cadres politiques, militaires ou syndicaux traditionnels et par définition clandestine, les fonds documentaires sont aussi dispersés et multiples que les parcours individuels l’ont été.
Les premiers dossiers de résistants constitués à la Libération, consultables au Service historique de la Défense, étaient ceux de « l’homologation » de services par le ministère des Armées. Mais seuls étaient pris en compte les engagements se rapprochant de ceux des combattants réguliers.
En 1949 est créé le titre de Combattant volontaire de la Résistance attribué par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre, sur des critères plus vastes et sur la foi de plusieurs témoignages. Les dossiers correspondants sont conservés dans les services d’archives départementales.
Les fonds émanant des forces du maintien de l’ordre, tout comme les archives judiciaires et pénitentiaires, apportent de précieux compléments.
Enfin, d’autres dossiers ont été créés pour l’attribution d’une décoration (médaille de la Résistance française, médaille de la France libérée…).
Compte tenu de la multiplicité des documents et des lieux de conservation, ce guide était indispensable : il vous indique où et comment chercher pour retracer au mieux un parcours individuel.
Avec le parrainage de la Fondation de la Résistance et du Service historique de la Défense ».
21/08/2019
Jean-Yves Le Naour, Marko, Inaki Holgado, Les Compagnons de la Libération : Jean Moulin, Bamboo, coll. « Grand Angle », 21 août 2019, 56 pages. ISBN : 978 2 8189 6728 7
Présentation de l’éditeur. « L’homme qui unifia la Résistance.
Après leur débarquement en Afrique du Nord, en novembre 1942, les Alliés soutiennent le général Giraud pour contrecarrer les plans de de Gaulle. Mais l’homme du 18 juin n’est pas du genre à se laisser écarter de l’échiquier politique. Sur le terrain, dans la France occupée, Jean Moulin œuvre pour unifier la résistance. Mais si coaliser les mouvements combattants est déjà difficile, les faire cohabiter avec des responsables politiques de tous bords s’avère presque impossible. Pourtant, De Gaulle fait venir Jean Moulin à Londres et le charge de créer le Conseil National de la Résistance… ».
Une série est consacrée depuis quelques temps aux Compagnons de la Libération, avec le soutien du musée de l’ordre de la Libération. Parus le 29 mai 2019, deux précédents volumes avaient été consacrés à Pierre Messmer, qui rallia très tôt la France libre dès 1940, et à Philippe de Hauteclocque, véritable nom de Leclerc. Fort logiquement, un album devait être réservé à la personnalité qui aujourd’hui symbolise à elle seule la Résistance, c’est-à-dire Jean Moulin. Mille trente huit personnes furent admises dans l’ordre de la Libération ; du choix des trois premières retenues pour la série de BD, on voit que le critère principal tient à la notoriété. Il est cependant à espérer que d’autres plus obscures soient retenues, mais aussi des femmes, d’autant qu’il n’y en eut que six seulement : Bertie Albrecht, Laure Diebold, Marie Hackin, Marcelle Henry, Simone Michel-Lévy et Émilienne Moreau-Évrard.
L’album s’ouvre sur l’interrogatoire de Moulin par Barbie, le 21 juin 1943, avant un retour sur les mois précédents, en novembre 1942 ; la scène sert d’ailleurs de point de référence au lecteur. Lyon est alors occupée par les troupes allemandes, après le débarquement allié en Afrique du Nord. Les auteurs placent tout de suite les lecteurs face aux oppositions qui animent les principaux chefs de la Résistance, surtout Henri Frenay, qui compte bien sur un retournement de situation pour contrer de Gaulle. En décembre, Darlan est assassiné par le jeune Fernand Bonnier de la Chapelle, fusillé deux jours plus tard, le 26. Eisenhower fait alors le choix du général Giraud comme haut-commissaire, « un militaire qui ne se préoccupe pas de politique […], le contraire de de Gaulle », persuadé de détacher Pétain de la collaboration et de faire plier de Gaulle. C’est dans ce contexte troublé que Jean Moulin cherche à obtenir l’aval des chefs de la zone Sud pour demander que l’Afrique du Nord soit remise entre les mains de de Gaulle. Libération sud donne son accord, poussant même à ce que le futur Conseil national de la Résistance intègre les partis politiques en plus des mouvements de Résistance. Les autres responsables ont la même attitude. Cela aide de Gaulle lors de la conférence de Casablanca (22 janvier 1943), qui démontre ainsi la faible légitimité de Giraud aux dirigeants alliés.
Pierre Brossolette arrive de Londres pour demander à Jean Moulin d’y aller. Pendant ce temps, il doit entreprendre l’unification des mouvements de la zone Nord. Cependant, Brossolette est hostile à l’intégration des partis politiques. De Gaulle confie alors à Jean Moulin le temps de constituer le Conseil national de la Résistance, qui doit rassembler en outre les syndicats ouvriers. De retour en mars, le délégué permanent se heurte à Frenay et d’Astier de la Vigerie. Ceux-ci cherchent à préserver leur indépendance par un contact direct avec les Américains ; Moulin obtient des chefs des mouvements de la zone Sud qu’ils désapprouvent officiellement cette attitude, et Frenay est convoqué à Londres.
Les choses évoluent ensuite rapidement. Le 27 mai 1943, rue du Four à Paris, le Conseil national de la Résistance tient sa première réunion. Cependant, les filets des services de renseignements allemands se resserrent. Le7 juin, le général Delestraint (Armée secrète) est arrêté à Paris ; René Hardy (Combat) également, avant qu’il soit relâché ; un rapport de Frenay sur les activités de Moulin est aussi tombé dans les mains allemandes. Une réunion est prévue à Caluire, le 21 ; Bénouville doit y représenter Combat, mais charge finalement Hardy de cette mission. Les auteurs choisissent de montrer celui-ci donnant des renseignements à Barbie, prenant fait et cause en faveur de sa trahison. Une agent double apprend cela, mais le cloisonnement est tel que l’information ne peut remonter : les arrestations interviennent rapidement.
L’album se finit sur un extrait du discours de Malraux, le 19 décembre 1964, celui qui fait de Moulin le nouveau symbole de la Résistance. Un dossier documentaire en retrace la vie.
Cette biographie dessinée de Jean Moulin se signale par un dessin honnête : les personnages ont été travaillé de façon à donner une vraisemblance au récit. Ce souci va jusque dans d’autres détails, notamment les paysages, les véhicules, etc. L’apport d’un historien, Jean-Yves Le Naour (qui a déjà collaboré au premier volume sur Leclerc), se révèle également précieux, même si celui-ci est surtout connu pour ses travaux sur la première guerre mondiale : le scénario qu’il a établi contribue à donner un bon rythme à l’album.
On a, en somme, une biographie très honnête qui permettra à des adolescents (et à des adultes) d’en savoir davantage sur les derniers mois de vie de Jean Moulin. D’autant que rien n’est caché des dissensions qui opposent les chefs des mouvements. Si Jean Moulin a été imposé comme l’incarnation de la Résistance, cet aspect ne doit pas être négligé. Cela renforce la crédibilité de la série, dont on pouvait craindre a priori qu’elle ne soit qu’une suite hagiographique.
06/08/2015
Vincent Goubet, Faire quelque chose. Avoir Vingt ans en 1940, suivi de Et le mot frère, et le mot camarade, éd. Les Mutins de Pangée, 2013, 80', 20 €
Vincent Goubet, Faire quelque chose. Avoir Vingt ans en 1940 (avec livret, 64 p.), suivi de Et le mot frère, et le mot camarade, éd. Les Mutins de Pangée, 2013, 80', 20 €
Présentation du diffuseur. « À la rencontre de résistants français de la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur recueille la parole de ces nonagénaires saisissants par leur vivacité d’esprit et la force intacte de leurs espérances. Des femmes et des hommes, qui, au début des années 40, étaient parfois plus proches de l’adolescence que de l’âge adulte. Certains n’ont jamais connu la peur, d’autres ont vécu avec elle jour et nuit. Certains ont pris des risques énormes pour faire paraître un tract, quand d’autres ont choisi la grenade. Ce qui les rapprochait était le choix de ne pas subir et la volonté irréductible de faire quelque chose. Ces échanges font évoluer le temps du film et nous questionnent sur ce que peut être l’engagement aujourd’hui.
Le Dvd est composé du film Faire quelque chose de Vincent Goubet et du film Et le mot frère et le mot camarade de René Vautier, accompagné d’un livret de 64 pages sur la Résistance. ».
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...

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L'Art « Qu’est-ce que l’art ? Tout le monde peut-il être un artiste ? Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? ». ISBN 979-10-358-20...
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Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.) , Moi, Mikko et Annikki, Rue de l'Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €....
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Présentation par les éditeurs : Vol. 5 ( La Liberté ) « Tous nos choix sont-ils libres ? Les lois nous empêchent-elles d’être libres ? Être...