Propos de l'éditeur. « Découvrez le spin-off de la série du Petit théâtre des opérations, qui met à l'honneur le destin de femmes d'exception oubliées des deux Guerres mondiales.
Mais au delà de cette dimension historique, reste l’essentiel du récit : l’amitié de ces trois femmes combattant dans la guerre, comme dans leur vie quotidienne… La liberté romanesque exercée dans le prologue et l’épilogue fait aussi intervenir Albert Camus, à deux moments clés de son existence ».
La jeune maison d’édition du Long Bec, sise à Erstein (Bas-Rhin), vient de rééditer Insoumises, originellement paru en espagnol. C’est cette version qui avait remporté le prix BD 2012 de la ville de Palma de Majorque, sous le titre Las Damas de la Peste. L’allusion au célèbre ouvrage d’Albert Camus ne doit rien au hasard, comme le présentation de l’éditeur l’a déjà indiqué.
L’angle sous lequel est proposée la guerre civile espagnole est originale, puisqu’il met en avant trois jeunes femmes. On trouve également Albert Camus tout au long du récit, jusqu’à sa mort. S’il n’a jamais mis les pieds en Espagne (quoi que son nom se trouve sur des voies de Minorque…), les auteurs ont considéré que son action pour la liberté et la démocratie le rapproche des idéaux défendus par les révolutionnaires ibériques, que ce soit par son œuvre littéraire, la part qu’il prit dans la Résistance et le journal Combat, ou ses prises de position en faveur de la lutte algérienne. Il aurait pu se trouver en Espagne, ou aurait au moins mérité d’y être.
Les trois chapitres s’organisent autour des trois héroïnes, trois moments différents : Fé, lors de l’insurrection des Asturies en 1934, à Oviedo (p. 14) ; la française Caridad, à Barcelone en novembre 1938 (p. 36) ; Esperanza (p. 59). On les suit à travers leur combat pour la liberté, en combattantes farouches qui savent ce que l’indépendance signifie, tant dans ces circonstances politiques où elle reste à conquérir, que dans la vie quotidienne où il faut s’affirmer face au pouvoir des hommes mais aussi de l’Église. Esperanza a été contrainte d’entrer dans les ordres, et en sera délivrée par ses deux futures compagnes. Elle trouve ensuite sa pleine liberté dans le ciel (ce qui est cocasse pour une ancienne nonne), en tant que pilote. Par ailleurs, les trois femmes sont des féministes qui cherchent à convaincre leurs semblables de ne plus vivre dans la honte de leur corps : l’éducation est aussi leur arme.
L’album se ferme
par un épilogue prenant place en mai 1968. On y trouve Albertine (p.
86), la fille qu’eut Esperanza, continuant le combat des trois
compagnes, expliquant la sexualité féminine à des étudiants. C’est à ce
moment qu’elle découvre la fille de Caridad. Leur enfant est ainsi une
expression de leur liberté chèrement acquise.
Au fond, les circonstances qu’ont choisies les auteurs apparaissent assez secondaires, mais elles permettent de révéler et de restituer toute l’importance du combat des femmes, au-delà du trio. Ils rendent hommage à toutes celles qui ont combattu pour défendre la liberté en Espagne, et en même temps à celles qui se sont engagées dans les luttes féministes.
Présentation de l'éditeur. « La longue nuit de deux jeunes femmes que tout oppose dans le Paris désert de l’Occupation.
Arlette sort de prison, heureuse d’être libre dans Paris occupé. Anna, magicienne, est flanquée à la porte du cabaret dans lequel elle se sentait à l’abri. Les chemins de ces deux femmes se croisent, le hasard sachant si bien organiser les rencontres inattendues. Autant Arlette est insouciante et légère, autant Anna semble se méfier de tout, comme si elle était traquée. Elles sillonneront en une nuit Paris, la Ville Lumière sans lumières, à la recherche de ce qui pourra leur sauver la vie, deviendront amies par la force des choses, ne pourront éviter les contrôles d’identité, les silhouettes sombres, les menaces diverses, les désillusions, toutes ces choses qui obligent à fuir, encore et toujours, jusqu’au lever du jour ».
Après des années de détention, Arlette recouvre la liberté dans un Paris occupé par les nazis. Et elle entend bien rattraper le temps perdu. Anna, elle, cherche à sauver sa peau. Magicienne et israélite, elle a fui un danger qui l’a rattrapée. La ville occupée est une cage dont elle doit s’échapper au plus vite.
Elles sillonneront en une nuit ce Paris obscurci. L’inquiétante
étrangeté de l’Occupation, avec ses contrôles d’identité, ses
fonctionnaires tatillons, ses sombres ombres et ses connaissances qu’on
ne connaît pas si bien que ça et à qui il ne faut pas faire
confiance… ».
Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...