Christian Proust, Guide pratique pour oser s’impliquer dans la vie politique locale. La démocratie vous appartient !, éd. Rue de l'Échiquier, 18 janvier 2018, 240 p., 19 €. EAN : 978 237 425 1547
21/06/2018
02/05/2018
Pat Perna, Nicolas Otero, Morts par la France. Thiaroye 1944, co-éd. Les Arènes BD - XXI, 2 mai 2018, 146 p., 20 €. ISBN 978-2-35204-739-1
Présentation de l’éditeur. « LʼHistoire est une compagne de voyage intransigeante et parfois impitoyable… Elle vous fait prendre des chemins escarpés, des sentiers semés de pièges, dʼembûches et de déceptions. Celle que je mʼapprête à vous raconter a été trop longtemps dissimulée. Enfouie sous des tonnes de mensonges, sous des tombereaux dʼhypocrisie. Mais la vérité est comme la vie, elle trouve toujours un chemin ».
24/04/2018
Grégory Derville, La Permaculture. En route vers la transition écologique, éd. Terre vivante, coll. « Conseils d'expert », 2018, 192 p., 25 €. ISBN : 9782360984602
Grégory Derville vous guide dans votre démarche écologique et vous offre des solutions concrètes à la transition écologique. Grâce à sa grande connaissance théorique et son expérience pratique du sujet, il vous donnera les clés pour mettre en œuvre 9 actions très concrètes de la transition, au niveau local, en misant sur le collectif ».
Terre vivante est à la fois une SCOP (société coopérative ouvrière de
production) qui rassemble une maison d’édition et un Centre de
découverte d’écologie, lequel se trouve à Mens, en Isère. À l’origine,
en 1980, il y a une revue qui est maintenant largement distribuée : Les Quatre Saisons du jardin bio.
Ensuite ont paru les premiers ouvrages, à partir de 1982. Et enfin, en
1994, a été créé le centre de découverte à Mens, qui est à la fois un
terrain d’expérimentation (dont rendent compte la revue et certains
ouvrages), de documentation et de formation pratique.
Ce rappel du développement de Terre vivante permet de comprendre qu’on
n’a pas affaire à une simple entreprise complètement déconnectée de la
réalité. Au contraire, l’objectif principal est de colporter des
pratiques qui ont été patiemment expérimentées (à Mens et ailleurs) et
éprouvées.Le présent ouvrage n’échappe pas à la règle. Il se base sur
l’expérience personnelle de son auteur, les rencontres qu’il a pu faire,
ce qu’il a pu lire et la documentation qu’il a rassemblée. Grégory
Derville est universitaire. Maître de conférences à Lille II, en
sciences politiques, son domaine recouvre la communication politique,
mais aussi les politiques publiques concernant la protection de
l’enfance et le développement durable (voir sa biographie sur le site de l’université de Lille).
Dans le même temps, il s’est impliqué dans plusieurs associations à
Beauvais, et a notamment contribué à la création du collectif « Beauvais en transition ».
Il s’agit là d’un «réseau local de citoyens et d’associations qui
agissent en faveur d’une société plus écologique et solidaire», pour
reprendre l’intitulé du site Internet. Enfin, Grégory Derville s’est
formé à la permaculture, qu’il applique.Ce livre est donc un concentré,
une synthèse de ce dont s’est nourri l’auteur, au sens propre et au sens
figuré. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à avoir entre les mains un
manuel roboratif. L’objectif est ici d’expliquer en quoi consiste la
permaculture, et en quoi elle est riche de promesses comme de
réalisations déjà bien concrètes. La couverture comporte une pastille
(verte, évidemment) dans laquelle est écrit : «La solution pour un
avenir durable». Si l’ambition est peut-être exagérée, l’article défini
est présomptueux : on peut probablement imaginer d’autres solutions,
qui, combinées à la permaculture, tendront vers une amélioration de
l’environnement et de la qualité de vie.
Cependant, ce serait oublier un peu vite ce qu’est la permaculture. Si
on fait une recherche rapide sur Internet, on tombe principalement sur
des activités de jardinage, avec des méthodes originales. Si l’on se
réfère à l’expérience du Bec-Hellouin, dont on a rendu compte sur ce même site en juillet dernier1,
c’est le maraîchage qui est privilégié. Pourtant, la permaculture est
d’abord un système, dont la production maraîchère et fruitière n’est
qu’un élément parmi d’autres, et le mérite de l’ouvrage de Grégory
Derville tient justement à insister sur cet aspect fondamental. On a
affaire à une démarche qui prend en considération des valeurs, des
principes, et bien sûr de techniques. L’auteur les aborde en détails,
très pédagogiquement, en progressant de l’approche globale permacole
vers le jardinage (on sent que le négliger aurait provoqué bien des
déceptions). Et il prend pour base de départ la crise environnementale
dans laquelle nous sommes plongés. Ainsi, il aide le lecteur à affiner
sa prise de conscience, mais il lui permet d’entrevoir des réponses à
mener à l’échelle individuelle et collective. Bien évidemment, il
propose des ressources pour aller plus loin. Le tout s’appuie sur des
explications très claires, des croquis, des photographies, et des
exemples concrets. En cela, l’ouvrage est très abordable, sans tomber
dans une vulgarisation de bas niveau : il n’y trouvera pas de concession
à la facilité, ce qui est rare.
On peut estimer que la permaculture, si elle cherche vraiment à être « la solution pour un avenir durable», ne permet pas d’aller assez loin. Dans un ouvrage qui a fait l’objet d’une recension sur ce même site, à savoir Le Sacrifice des campagnes (Pierre Bitoun, Yves Dupont, Le Sacrifice des paysans. Une catastrophe sociale et anthropologique, éd. L’Échappée, coll. « Pour en finir avec », 2016). Pierre Bitoun et Yves Dupont y expriment «une certaine méfiance à l’égard du discours agro-écologique en vogue, portée par des gens comme Pierre Rabhi. C’est qu’il en appelle à une prise de conscience individuelle, alors que les auteurs préconisent un effort collectif comme la lutte que mène la Confédération paysanne». Pourtant, la permaculture pourrait être considérée un compromis, entre expérimentation individuelle et prise en compte de l’environnement, donc du collectif. Peut-être ce compromis devrait-il déboucher plus formellement et plus résolument sur le terrain politique s’il veut parvenir à une meilleure efficacité, pour préciser davantage le souhait de Pierre Bitoun et Yves Dupont. Toutefois, on peut aussi estimer que l’exemple par l’action, cher aux libertaires, est déjà, comme arme de propagande, un acte politique.
23/04/2018
Patrick Rotman (sc.), Sébastien Vassant (ill.), La Veille du Grand Soir, co-éd. Seuil-Delcourt, 14 mars 2018, 192 p., 24,95 €. EAN 9782413000389
29/03/2018
Olivier Razemon, Le Pouvoir de la pédale. Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées, éd. revue et enrichie, Rue de l’Échiquier, coll. « L’Écopoche », 29 mars 2018, 232 pages, 9 €. EAN : 9782374251127
Présentation de l’éditeur. « Le vélo est un moyen de transport rapide, fiable, bon marché, sain, peu consommateur d’espace, économe en énergie et non polluant. Pour les distances comprises entre 500 mètres et 10 kilomètres, il constitue souvent le mode de déplacement le plus efficace, le plus bénéfique pour la société et aussi le plus agréable. De nombreux usagers, ainsi que certains décideurs, semblent avoir pris conscience de ces atouts innombrables.
Mais lorsqu’on présente la bicyclette comme un moyen de transport amené à
se développer, on assiste à une levée de boucliers : le vélo devient
soudain « véhicule du pauvre », « instrument difficile à manier » ou
« talisman écologique pour bourgeois rêveur ».
Avec cet essai « poil à gratter », Olivier Razemon bat en brèche les
idées reçues qui empêchent encore l’essor du vélo et livre un vibrant
plaidoyer pour une transition cyclable.
Cette nouvelle édition de poche a été mise à jour par l’auteur, avec
deux nouveaux textes : en introduction, un état des lieux de la pratique
cyclable en France en 2018 ; en fin d’ouvrage, un panorama des villes
françaises qui peuvent être considérées comme les capitales du vélo… et
les autres ».
08/02/2018
Pascal Rabaté, La Déconfiture, seconde partie
Pascal Rabaté, La Déconfiture, seconde partie, Futuropolis, 8 février 2018, 120 p., 20 €. ISBN : 9782754823128
Présentation de l’auteur. « Juin 1940. Videgrain, soldat du 11e régiment, est sur les routes…
Les Allemands ont enfoncé tous les fronts, c’est la débâcle. Les Stukas
viennent faire des incursions meurtrières sur les colonnes de réfugiés
qui fuient l’avancée allemande. Videgrain, qui a été séparé de son
régiment, le rejoint à temps pour être fait prisonnier par l’armée
allemande avec tous ses camarades. Au fil du chemin qui les emmène vers
leur camp de détention,
leur nombre s’accroît de jour en jour, confirmant l’étendue de la
défaite française. Videgrain, son copain Marty et quelques autres
soldats, veulent profiter de la pagaille créée par cette colonne de
prisonniers qui s’étire de plus en plus, pour s’évader…
Juin 1940. C’est la débâcle de l’armée française et l’exode pour de nombreux civils. À travers le destin d’un simple bidasse, Rabaté signe, 18 ans après Ibicus, un grand récit en deux parties sur une période trouble où tous les repères quotidiens ont sauté… ».
10/01/2018
Pierre Alary, Mon Traître (d’apr. le roman de Sorj Chalandon), éd. Rue de Sèvres, 10 janvier 2018, 144 p., 20 €. ISBN 978-2-36981-474-0
Antoine, luthier parisien se prend d’amour pour l’Irlande. Fasciné par sa culture, ses paysages et par la chaleur des gens, le jeune français rencontre Jim et Cathy qui deviendront des amis précieux. Tous font partie du mouvement républicain irlandais, et mènent des actions pour le compte de l’IRA . Un soir à Belfast, il fait la connaissance du charismatique Tyrone Meehan, responsable de l’IRA, vétéran de tous les combats contre la puissance britannique. Antoine ne tarde pas à embrasser la cause de ce peuple. Captivé, le jeune Français trouve en Tyrone un mentor, un ami très cher, presque un père. Puis un traître... « Mon traître », comme l’appelle Antoine, pour désigner cet homme qui fut en réalité, vingt-cinq ans durant, un agent agissant pour le compte des Anglais. Il les avait tous trahis, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis et lui, chaque matin, chaque soir… ».
Pierre Alary a adapté le roman éponyme de Sorj Chalandon, paru chez Grasset et Fasquelle en 2007 (et réédité depuis au Livre de poche). De l’écrivain, je n’ai pas lu grand chose, sinon les trois ouvrages suivants : Profession du père, Le Quatrième Mur, Une Promesse. Mais à chaque fois, j’ai été agréablement par le talent d’évocation de l’auteur, sa faculté à emmener le lecteur dans le sillage qu’il a défini, au gré d’une intrigue qu’il ne fait que dévoiler par petites touches, préservant tout l’intérêt de son récit.
Avec l’adaptation de Mon Traître (dont je vais m’empresser de lire le roman originel), on retrouve ces mêmes qualités. Les illustrations de Pierre Alary (que je découvre) ne sont certainement pas pour rien dans l’intense plaisir que l’on éprouve à lire la bande dessinée : les cent quarante-quatre pages sont absorbées d’une seule traite (sans jeu de mots), exactement comme l’on fait des romans de Sorj Chalandon. Les personnages, d’abord, ressemblent beaucoup à ceux qui peuplent les Blueberry, de Jacques Charlier : des visages burinés, durs, sévères, stoïques et fermes dans l’adversité. Il y a également le choix des couleurs, avec des tons fauves (des verts, des orangés, des bistres…), qui viennent accentuer la lourdeur de l’atmosphère, sans parler de la pluie, quasiment omniprésente. Les paroles échangées, enfin, sont réduites au minimum : il suffit de lire dans les yeux, et ceux de Tyrone Meehan sont terribles…
Le récit est basé sur l’histoire personnelle de Sorj Chalandon. Journaliste au journal Libération entre 1973 et 2007, il a été amené à aller en Irlande du Nord. On est alors au moment où le conflit est au plus vif. Le 1er août 2007, le gouvernement britannique mettait un terme à ses opérations militaires et à trente-huit ans de conflit. Entre temps, des épisodes sanglants avaient marqué l’Irlande du Nord. Lors du « Bloody Sunday » (dimanche 30 janvier 1972), vingt-sept personnes furent abattues par l’armée britannique. Une grève de la faim entamée en 1981 par plusieurs membres de l’IRA emprisonnés à Long Kesh, menée par Bobby Sands, se soldaient par la mort de onze d’entre eux, sans que le gouvernement Thatcher ait accepté d’ouvrir des négociations.
Le héros du récit, Antoine, est évidemment le double de Sorj Chalandon, qui l’indique lui-même dans la préface. Cet Antoine est luthier à Paris, et il est amené à aller en Irlande en 1975. L’année précédente, il avait été sensibilisé au drame vécu par le Nord par l’un de ses clients, un professeur d’anglais anglophobe (cela existe) et néanmoins violoniste. C’est à Belfast qu’il croise Jim par hasard, et par la femme de celui-ci, Cathy, qu’il apprend l’histoire de Tyrone Meehan. Pierre Alary évoque un certain Denis (p. 27), sur qui on reviendra un peu plus loin. Dans la réalité, Tyrone Meehan est aussi un double : celui de Denis Donaldson, membre de l’IRA, avec qui Sorj Chalandon avait lié amitié à la fin des années soixante-dix.
Pierre Alary raconte la progression d’Antoine dans son engagement aux côtés de l’IRA. L’album commence néanmoins par la journée du vendredi 15 décembre 2006, quand le héros apprend dans la presse (dans un journal dont la mise en page rappelle Libération) l’existence d’« Un traître au sein de l’IRA», l’article proposant la photo de Tyrone Meehan. En même temps que l’on prend connaissance d’épisodes qui ont marqué l’engagement progressif d’Antoine, Pierre Alary présente entre chacun des extraits de l’interrogatoire du traître par le conseil de l’IRA. Le point culminant se situe à la fin de l’album, après Antoine ait appris la trahison de son ami, et qu’il voudrait en comprendre les raisons. Pour les découvrir, il faut lire un autre roman de Sorj Chalandon, Retour à Killybegs (Grasset, 2011), la ville du comté de Donegal dont est originaire Tyrone Meehan, et où s’est effectivement retiré Denis Donaldson.
La bande dessinée offre plusieurs registres de lecture. On peut l’aborder comme un récit du conflit nord-irlandais, vu du côté catholique, au travers les yeux de l’un de leurs partisans étrangers. On se trouve alors à le voir sous un angle évidemment subjectif, très manichéen, à savoir des gentils face à des méchants. Le récit met en effet l’accent sur la souffrance vécue par la population, qu’elle soit impliquée volontairement ou absolument pas, à l’image de l’enfant prénommé Denis (p. 27), l’enfant de Jim et Cathy qui a été abattu alors qu’il passait pour aller acheter du pain.
Mais on peut aussi conserver à l’esprit la phrase qui figure sur la jaquette rouge qui entoure la couverture de l’album : « Le salaud, c’est parfois un gars formidable qui renonce ». Elle est prononcée par Tyrone Meehan, après qu’il ait été relâché par l’IRA, et qu’il adresse à Antoine après celle-ci : « Personne ne naît tout à fait salaud, petit Français. Mais on en a tous un bien planqué dans notre ventre ». Y a-t-il de véritables êtres purs, de véritables héros sans peur et surtout sans reproches, à s’adresser à eux-mêmes ? Je me suis souvenu d’un roman qui avait inspiré à Jean-Pierre Chabrol par son passé de résistant FTPF : Un Homme de trop (1958), que Costa-Gavras avait mis en images en 1967. Là encore, il s’agissait d’interroger la limite entre la banalité de l’existence (qui consistait, en l’occurrence, à vivre en dehors des événements) et l’engagement au service d’une cause. Un autre film reprend un thème similaire : celui de Louis Malle, Lacombe Lucien (1974), où l’on retrouve une exploration sur ce qui peut provoquer le basculement entre le salaud et le résistant. Sorj Chalandon, et donc Pierre Alary, ajoute à cela la dimension de l’amitié : Antoine s’interroge sur la fidélité à ces liens, malgré la trahison, d’autant que Tyrone ne cesse de l’appeler « fils ». Cette amitié est-elle réelle, et l’était-elle même avant la trahison ? Liberté est laissée au lecteur de trouver la réponse, car les auteurs cultivent l’ambiguité. La dernière page (sans qu’on dévoile quoi que ce soit) va dans ce sens, quand Tyrone demande à Antoine de bien l’écouter et de ne rien dire : « Je t’aime, fils […]. Ne dis rien, s’il te plaît. Écoute. Je t’aime ».
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...
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L'Art « Qu’est-ce que l’art ? Tout le monde peut-il être un artiste ? Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? ». ISBN 979-10-358-20...
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Présentation de l’éditeur. « Disparu en septembre dernier, René Pétillon a travaillé jusqu’au bout sur ce recueil de dessins, de strips et...
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Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.) , Moi, Mikko et Annikki, Rue de l'Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €....