26/02/2023
Philippe Charlot (sc.), Alain Grand (ill.), Tanja Wensch (coul.), La Chambre des officiers, co-éd. J.C.-Lattès - Bamboo, coll. « Grand Angle », 1er mars 2023, 72 p., 16, 90 €. ISBN : 978 281 899 3415
23/02/2023
Matz (sc.), Jörg Mailliet (ill.), Sandra Desmazières (coul.), La Disparition de Josef Mengele, d'après le roman d'Olivier Guez, Les Arènes, coll. « BD », 6 oct. 2022, 192 p., 24,90 €. ISBN : 979 103 750 7143
1949 : Josef Mengele débarque à Buenos Aires. Caché sous divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie. L’Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et il doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
« C’est l’histoire d’un scorpion. Mais à chaque fois que vous retournez une pierre, il y a une mygale, un crotale, un cobra : les amis du scorpion. »
— Olivier Guez ».
En août 2017, Olivier Guez publiait La Disparition de Josef Mengele (éd. Grasset), qu'on adapté . Le parcours du criminel de guerre (et d'autres nazis qui ont pu échapper à la justice) a inspiré un certain nombre d’œuvres de fiction. Le personnage créé par Philip Kerr, Berhardt Günther, le croise ainsi au début des années cinquante dans l'Argentine de Perón, dans le roman Une Douce Flamme (A Quiet Flam, Quercus publishing, 2008 ; tr. fr de Philippe Bonnet, éd. du Masque, 2010). Les tribulations de Josef Mengele en Amérique latine peuvent en effet être lues comme un roman policier : celles d'un exilé volontaire qui cherche à se faire oublier, puis à échapper à la traque menée contre lui après qu'on l'ait repéré.
Aussi, la bande dessinée s'appuie-t-elle sur le parcours réel de Mengele, sans que les auteurs (Olivier Guez en premier lieu) aient eu besoin d'ajouter grand chose. Pourtant, on aurait tort de se limiter à ce premier constat, trop superficiel. Le dessin de Jörg Mailliet et les couleurs froides de Sandra Desmazières accentuent le côté sombre du personnage principal et de de nombreux autres. Les visages sont grimaçants, torturés, les yeux plissés, exorbités. On obtient un tableau proche de la paranoïa, voire même de la démence. Cela permet de voir Mengele tour à tour en proie à la peur, comme un animal chassé, halluciné (p. 131 et suiv., p. 175), poursuivi par ses propres démons (p. 113 et suiv.). Jamais il ne renie le dessein du IIIe Reich, ce qui a été accompli et qui aurait pu l'être. L'un des points les plus sensibles est constitué, à mon sens, par la rencontre avec son fils Rolf, en 1977 (p. 163 et suiv.). Ce dernier cherche à savoir ce qu'a fait son père à Auschwitz, mais la discussion tourne à la confrontation. On voit également un Mengele rongé par le sentiment de sa déchéance, lui qui est désormais ravalé au rang d'ouvrier agricole. Inutile de dire que l'atmosphère restituée est très pesante.
Par contraste, les témoins survivants encore qui participent au procès par contumace symbolique qui se tient à Yad Vashem, en 1985, sont peints dans une pleine humanité. Les visages doux sortent de l'arrière-plan noir : celui qui est leur passé et qui tapisse leurs cauchemars récurrents.
L'ouvrage permet aussi de percevoir les réseaux qui ont permis aux fuyards nazis de s'échapper, ceux qui se constituent pour les protéger. En même temps, on voit les faux-semblants et les hésitations des services ouest-allemands, au moins pendant deux décennies qui suivent la fin de la guerre mondiale. On n'oublie pas l'honorable famille Mengele, assise sur son entreprise de machines agricoles assez prospère : la « Karl Mengele und Söhne », fondée à Günzburg (Bavière). Mais on sent des hésitations sur la conduite à tenir : aider Josef ; faire semblant de croire à sa disparition pure et simple, l'ignorer, ou le renier ? En 2009, la création de la fondation « Familie Dieter Mengele Sozialstiftung » tente de tourner le dos au passé. De même la commune de Günzburg veut-elle faire oublier qu'elle a vu naître l'Ange de la mort d'Auschwitz. On y trouve pourtant toujours une rue portant le nom du son père, la Karl-Mengele-Strasse, en l'honneur de celui qui en fut bourgmestre après 1945. Il est vrai qu'il y a également un monument commémorant les victimes du fils. On peut y lire une citation du résistant déporté Jean Amery : « personne ne peut échapper à l'histoire de son peuple ». Voilà qui désigne assez bien le point contre lequel finissent par se heurter la famille Mengele, Günzburg, et, au-delà, l'ancienne RFA.
Le récit est découpé en trois parties, chacune associée à un animal. On commence par Le Pacha, illustré par un scorpion, soit Mengele lui-même vu comme tel par Olivier Guez (voir la présentation de l'éditeur, ci-dessus). Suit Le Rat (p. 80), en regard d'une araignée. Un scolopendre vient enfin marquer l'épilogue : Le Fantôme (p. 181). Tout conduit au suicide de Mengele, en 1979.
On ne saurait trop recommander de lire La Disparition de Josef Mengele, notamment au public des lecteurs les plus jeunes. Mais la bande dessinée s'adresse aux autres, y compris les lecteurs du roman d'Olivier Guez, qui pourront alors le redécouvrir d'une autre façon.
Jérôme Ropert (sc.), Tom Graffin (sc.), Victor Lepointre (ill.), Ange Leca, éd. Bamboo, coll. « Grand Angle », 1er mars 2023, 72 pages, 15,90 €. ISBN 978 2 8189 9629 4
Propos de l'éditeur. La Belle Époque prend l'eau et les cadavres flottent…
Hiver 1910. La Seine submerge la capitale. Sous les eaux, Paris a des airs de Venise. Mais tout remonte à la surface : passions, rats, vieux démons… Et un corps de femme démembré, mutilé et impossible à identifier.
15/01/2023
Fabrice Erre, Réseau-boulot-dodo, Fluide glacial, 5 mai 2022, 56 pages, 12,90 €. ISBN : 979 1 0382 0389 1
07/12/2022
Philippe Pelaez (sc.) et Gilles Aris (ill.), L'Écluse, 64 p., éd. Bamboo, coll. « Grand Angle », 10 août 2022, 15,90 €. ISBN : 978 2818 978 238
Présentation de l'éditeur. « Il est des eaux moins paisibles qu’elles en ont l’air
D'autres références viennent pourtant en tête, notamment dans le cinéma : Panique (1946), de Julien Duvivier, que Patrice Leconte reprend en 1989 sous le titre M. Hire, les deux étant l'adaptation du roman de Georges Simenon, Les Fiançailles de monsieur Hire (1933). On pense aussi à Fury, de Fritz Lang (1936), etc. Le thème de l'injustice n'a cessé d'inspirer, sur le terreau des jalousies, des mesquineries villageoises, des petits pouvoirs que les uns s'arrogent sur de plus faibles, et de la vindicte populaire attisée par les forts en gueule. Les auteurs de L'Écluse y ont ajouté d'autres thèmes, que ce soit celui des discriminations, du poids des histoires intra-familiales, etc. Le lecteur ne se perd pas avec cette multiplicité d'approches, et c'est d'ailleurs l'un des mérites de l'album que d'y avoir réussi.
Si l'on reprend l'évocation que l'on a faite de Notre-Dame-de-Paris, il faut dire qu'on n'a pas affaire à une banale réplique, ce qui n'aurait pas beaucoup d'intérêt. Les premières différences, comme on s'en doute, tiennent à l'espace et à la période.
L'action se déroule en effet dans un petit village du Quercy, Douelle (arrondissement de Cahors), qui s'est développé dans un méandre du Lot. Il ne semble pas, sauf erreur, qu'il y ni canal, ni écluse, par conséquent. C'est en tout cas ce village dont Jean Fourastié a retracé l'évolution entre 1945 et 1975, étude qui lui a permis de concevoir l'idée des Trente Glorieuses[Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Fayard, 1979). Mais les auteurs n'y ont pas fait référence. On peut les remercier d'avoir limité les clichés sur le Sud-Ouest. Si « con » apparaît comme un signe de ponctuation vocal, les tentatives de restituer le parler local en restent là. Cette subtilité laisse au lecteur toute latitude pour imaginer que l'intrigue peut finalement se placer n'importe où en France. On est ainsi, et très heureusement, bien loin des lourdes pagnolades de Claude Berry (1986).
Le dessin décontenance un peu. La physionomie des personnages présente en effet un tracé assez anguleux, assez nerveux, comme on en trouvait sous le crayon de Jean Tabary, avec ses Totoche ou Corinne et Jeannot. Dans L'Écluse, on a l'impression que cette façon de les restituer est destinée à mettre certains protagonistes sur un pied d'égalité avec les infirmités d'Octave : le monstre n'est pas celui que l'on pourrait croire.
21/11/2022
Jean-Yves Le Naour (sc.) et Emmanuel Cassier (ill. et coul.), L' Affaire Markovic, 88 pages, coll. « Grand Angle », éditions Bamboo, 31 août 2022. ISBN : 978 2818 988 695
08/11/2022
Martine Gasparov (sc.), Emilie Boudet (ill.), Toute la philo en BD, co-éd. La Boîte à Bulles-Belin Éducation, 26 janv. 2022, 64 pages, 9,95 €
« Qu’est-ce que l’art ?
Tout le monde peut-il être un artiste ?
Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? ».
ISBN 979-10-358-2097-8
« Peut-on distinguer facilement le vrai du faux ?
Comment être assuré de connaître la vérité ?
Le mensonge est-il toujours condamnable ? ».
ISBN 979-10-358-2100-5
La Technique
« La technique est-elle une spécificité humaine ?
Le perfectionnement des techniques est-il un facteur de progrès pour l’humanité ?
Les technologies modernes sont-elles libératrices ? ».
ISBN 979-10-358-2164-7
La Nature
« Peut-on distinguer la nature de l'artificiel ?
La nature humaine existe-t-elle ?
Avons-nous des devoirs envers la nature ? ».
ISBN 979-10-358-2159-3
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...

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L'Art « Qu’est-ce que l’art ? Tout le monde peut-il être un artiste ? Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? ». ISBN 979-10-358-20...
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Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.) , Moi, Mikko et Annikki, Rue de l'Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €....
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Présentation par les éditeurs : Vol. 5 ( La Liberté ) « Tous nos choix sont-ils libres ? Les lois nous empêchent-elles d’être libres ? Être...