Présentation de l'éditeur. « Tel un sociologue Fabrice Erre se fait l’observateur de notre quotidien d’Homme moderne.
Déverrouiller son téléphone. Swiper. Partir au boulot. Se prendre une fusée sur la tête.
Rentrer. Dormir. Recommencer.
Notre vie est souvent rythmée par un quotidien bien millimétré, la
routine s'installe dans nos vies. Quoi de mieux alors que les réseaux
sociaux pour s'évader et communiquer.
Fabrice Erre s’attaque aux train-train quotidiens modernes, avec
son humour cartoonesque qui touche pile là où ça fait mal. Il pointe du
doigt l’importance et l’impact qu’ont les réseaux sociaux et Internet
dans nos vies, les dérives et surtout les fous rire qui s'en suivent ».
Réseau - Boulot - Dodo : l'album drôle qui fait rire, en vrai !
C'est toujours un plaisir que de découvrir un nouveau titre de Fabrice Erre. Des personnages caricaturaux, mais près de la réalité — ben… nous, quoi… — ; de petits détails dans le cadre de la vignette, qui, quand on a découvert cette pratique graphique, amènent à lire et relire la BD ; des situations loufoques…
La couverture résume à elle seule ce que l'on trouvera dans les pages intérieures. On est au milieu de ruines antiques — un Parthénon à la mode Erre — : les statues ont un pouce en l'air, quelle que soit leur attitude (le discobole qui se concentre sur son tir, tout en pensant à tendre le pouce…) ; une autre, sorte de Colosse de Rhodes qui aurait échappé aux destructions, vient de perdre sa main droite — au pouce redressé, comme il se doit —, qui 'est écrasé sur un touriste — dont le pouce est courbé. La scène est photographiée par d'autres touristes, qui brandissent leur smartphone, concentrés sur la main du pseudo-Colosse, mais complètement absents aux ruines qu'ils traversent comme s'il n'était qu'un décor : leur cliché ne doit témoigner que de leur présence dans un lieu prestigieux (on a droit au selfie d'une touriste, preuve de la preuve : j'étais là !). Le malheureux écrasé par la main qui a chu, tente, lui, d'attraper son smartphone dans un dernier geste désespéré — et désespérant —, afin d'immortaliser son drame.
Il est difficile de décrire le contenu de l'album, qui tourne évidemment autour du numérique, des réseaux sociaux, et de leur emprise sur la vie quotidienne des personnages. Fabrice Erre tourne leur usage (et les utilisateurs) en dérision, en les plaçant dans des situations complètement absurdes : un troll qui débarque à la table d'un couple huppé, dans un restaurant très chic ; un premier rendez-vous sentimental qui dégénère ; la malédiction de l'iPhone 12… On ne négligera pas les planches avec un seul dessin — ça doit avoir un nom, ces trucs-là — : un prisonnier photographié de face (brute épaisse) et de profil (façon selfie), etc.
Réseau - Boulot - Dodo n'est pas pour autant un travail moralisateur. Si on veut vraiment des enseignements pour la vie, pourquoi pas. Mais chaque histoire est d'abord conçue comme un prétexte à rire : ce serait dommage de passer à côté.
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