Présentation de l'éditeur. « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait de petites mains, qui hébergent, qui convoient, qui ravitaillent et sans lesquels rien n’aurait été possible.
Bulles et bouquins
31/08/2023
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur. « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait de petites mains, qui hébergent, qui convoient, qui ravitaillent et sans lesquels rien n’aurait été possible.
10/07/2023
Tristan Josse (ill.), Greg Lofé (coul.), Kid Toussaint (sc.), De l'autre côté du Mur, Bamboo éd., coll. « Grand Angle », 26 avril 2023, 64 pages, 16,90 €. ISBN : 978 281 898 9081
Comme l'indique déjà la présentation faite par l'éditeur, De l'autre côté du Mur s'appuie sur quatre personnages principaux qui, chacun de leur côté et pour des motifs divers, s'évertuent à considérer que l'ancienne capitale reste une et indivisible. Les vicissitudes des relations internationales n'ont guère de prise sur eux, sinon d'être une source de revenus, de prestige ou d'aventure. Voire les trois à la fois. Le Berlin des années 1960 est un terrain idéal pour la réalisation de leurs exploits, surtout ses sous-sols. Comme on l'a lu précédemment, un tournant s'opère quand on leur propose de donner à leurs activités prennent une ampleur qu'ils n'envisageaient pas au départ : « vous allez organiser la plus grande évasion de ressortissants de RDA vers la liberté ». Celle-ci doit avoir lieu le 13 août, date anniversaire de l'édification du Mur.
Pour peu qu'on n'ait pas encore lu le texte de la quatrième de couverture (et même si on l'a fait…), l'illustration choisie pour la première laisse présager une évocation sombre et inquiétante. Un homme se tient face au Mur, surmonté de barbelés. Au-delà, on perçoit les lumières chatoyantes de la partie occidentale de Berlin, contrastant avec le gris des matériaux. La main de l'homme tient fermement une tenaille, ce qui renvoie à une impression de résolution : il défie le Mur et ses défenses, qu'il s'apprête à franchir. Le danger est là : des impacts de balles ont entamé les briques, qu'éclaire un projecteur.
L'album s'ouvre par une discrète évocation de l'évasion de Conrad Schumann, le 15 août 1961. Des photographies de Peter Leibing ont immortalisé son bond par-dessus un rouleau de barbelés, contribuant à faire du jeune garde-frontière est-allemand l'incarnation de tout un peuple épris de liberté, d'autant plus qu'il est un membre de l'appareil de répression. Cependant, les auteurs ne tardent pas à prendre le lecteur à contre-pied : l'atmosphère lourde cède rapidement la place à l'humour et à la dérision. En page 8, par exemple, une pile de magazines Bamboo (sans doute un hasard…), propres à susciter la concupiscence, est découverte dans un coffre de voiture. Le dynamisme du récit est très bien soutenu par le trait vif de Tristant Josse.
À ce compte-là, on ne peut s'empêcher de penser à des films comme La Grande Évasion (John Sturges, The Great Escape, 1963) ou à son pendant franchouillard La Grande Vadrouille (Claude Zidi, 1966) ; on laissera sous leur poussière de bien pires pitreries. De l'autre côté du Mur se tient entre les deux premières réalisations. Du premier film, les auteurs ont gardé l'ingéniosité et l'aplomb des quatre personnages principaux (la moto de Steve McQueen se transformant au passage en scooter, façon de montrer que les moyens financiers de la bande dessinée sont bien moindres que ceux du cinéma) ; du seconde tient la ridiculisation des services de sécurité de la RDA (sans planeur, mais toujours sans hélice : c'est là qu'est l'os, hélas…).
Mais c'est surtout le premier aspect qui domine, notamment par les ruses employées par les passeurs, non sans quelques passages dramatiques. La dernière page accentue le trait par un retour aux données réelles. Il est rappelé que s'il y eut environ 200 000 tentatives de franchissement du Mur en une trentaine d'années, un peu plus des trois-quarts échouèrent et environ 250 personnes périrent. Encore ne s'agit-il que d'une portion de la séparation entre l'Est et l'Ouest, qui ne prend pas en compte les centaines de kilomètres du Rideau de fer. C'est là qu'on regrette qu'il n'y ait pas, comme dans beaucoup d'albums de Grand Angle qui s'appuient sur l'Histoire, un petit dossier documentaire.
15/06/2023
Lucien Willemin, Halte au gaspillage automobile. Prenez soin de vous, achetez d'occasion !, éditions d'En-Bas, avril 2023, 50 p., 7 €. ISBN : 9782829006609
Présentation de l'éditeur. « Pourquoi garder sa vieille voiture pollue moins que d’en acheter une neuve ?
Comment nos programmes politiques actuels poussent au gaspillage automobile ?
Quel impact le gaspillage automobile a-t-il sur nos vies, notre santé, nos enfants ?
En lisant ce petit livre, vous le comprendrez !
La focalisation climatique pousse au gaspillage automobile.
Changer régulièrement de voiture pour économiser de l’énergie et ainsi
réduire les émissions de CO2 est une politique réductrice et fâcheuse
pour nos vies.
Car elle nous encourage à augmenter notre consommation de matériel et par là même à gaspiller des véhicules.
Or, le gaspillage n’est bon ni pour le climat, ni pour la biodiversité, ni pour le vivant.
Ce livre est accompagné d’un appel à une intervention gouvernementale pour un changement de cap en matière de politique automobile afin que cesse ce gaspillage. Appel soutenu par des personnalités réputées actives dans les domaines du climat, de l’environnement, de l’économie et des droits humains. Le gouvernement Suisse sera interpellé.
L’auteur nous livre ici une réflexion hors norme. A lire absolument ! ».
Pour mieux comprendre les enjeux qui nous concernent, il est essentiel de ne pas négliger d'ouvrir son regard à d'autres pays. Lucien Willemin est un auteur suisse. Il a travaillé dans les secteurs horlogers et immobiliers, activités qu'il a quittées pour réfléchir aux questions environnementales. Cela a donné lieu à la publication de trois livres : En voiture Simone ! ; Fonce Alphonse ! ; Tu parles Charles! (G d’encre). Comme le présent Halte au gaspillage automobile, il s'agit de formats très courts, dont le but est précisé sur le site de Lucien Willemin : « des interpellations citoyennes, des « remue-méninges » constructifs sur des questions de société fondamentales et actuelles qui nous concernent tous. Ces publications lanceront sans doute le débat public avec l’espoir que les réflexions suscitées soient reprises par les politiciens pour leur donner vie. […] Offrir à ceux qui le désirent la possibilité par une lecture facile sollicitant peu de temps de mieux comprendre la question environnementale et leurs permettre de passer aisément du stade de suiveur à celui d’acteur ».
Pour compléter sa démarche, Lucien Willemin a fondé La Chaussure Rouge, un réseau qui fédère les personnes qui souhaitent changer leur mode de vie, voire même s'engager pour développer cette dynamique. La couverture de Halte au gaspillage automobile est d'ailleurs frappée du logotype de La Chaussure rouge et de son slogan : « Prendre soin de la vie ! ».
En quoi cet ouvrage peut-il aider à « prendre soin de la vie » ? La thèse de Lucien Willemin tient à la place exorbitante prise par les véhicules automobiles dans nos sociétés.
Pour cela, Lucien Willemin part du scandale de la firme Volkswagen qui, en 2015, avait voulu masquer la pollution réelle de ses moteurs. Cela entraîne la destruction de 300 000 voitures, et, par conséquent, la fabrication de nouvelles. Voilà l'exemple même du « gaspillage automobile ».
Le réchauffement climatique, l'augmentation du coût de l'énergie ont amené les autorités politiques, dans leur cadre national, à prendre des mesures pour réduire les rejets liés au transport automobile. Pourtant, les émissions de gaz carbonique n'ont pas cessé de croître.
Que faire ? Généraliser les vignettes Crit'Air, donc interdire certains véhicules de circulation ? Opter pour des moteurs électriques ou à hydrogène ? Cela reviendrait à exclure la partie la moins aisée de la population, et à considérer que les aides prévues soient des subventions déguisées à l'industrie automobile. Lucien Willemin y voit une nouvelle source de gaspillage : on se débarrasse de voitures qui peuvent encore rouler ; on en produit de nouvelles ; on consomme donc de nouvelles ressources, etc. L'argument sanitaire est un leurre, selon lui, car on néglige les rejets de particules provoqués par l'abrasion des pneus et des freins, et le brassage de celles qui sont déjà présentes sur la chaussée, ce qui constitue la majorité des émanations des véhicules, alors que les pots d'échappement ne peuvent être incriminés que pour 12 % du total. Ajoutons une évidence : ces mesures publiques impliquent des sources financières publiques, donc l'argent de tout un chacun.
La fabrication d'une nouvelle voiture suppose un développement de la déforestation, pour accéder aux matières premières (minerais…). Des ressources (énergie, eau…) sont indispensables pour produire les matériaux, les transporter, les assembler, sans négliger les particules chimiques nocives qui vont se retrouver dans l'air, l'eau, les sols. Dans les deux cas, ce sont d'importantes atteintes au vivant, à la biodiversité, que ne compensent pas les avantages liés à l'usage d'un véhicule considéré comme « propre » (moins d'émissions de gaz carbonique). On y ajoutera le coût humain, victimes d'accidents et des conséquences indirectes (pollution).
La solution serait-elle donc de garder l'ancien ? Lucien Willemin estime que la pollution chimique a des effets irrémédiables qui ne peuvent pas être compensés. Il faut donc éviter de limiter sa réflexion au seul réchauffement climatique : les mesures prises pour baisser la consommation d'énergie se traduisent par une consommation matérielle accrue.
Pour répondre au triple défi (dérèglement climatique ; pollution chimique ; baisse de la biodiversité), il pense que la solution réside dans une baisse de la consommation et une meilleure utilisation de qu'on acquiert. Cela suppose de réparer, et aller jusqu'à complète usure. Évidemment, il y a lieu d'encourager l'amélioration des qualités des véhicules (consommation, émissions, rendement…).
Autrement dit — selon sa formule — : « plus de moins ». Une évidence est de combattre le surplus de véhicules, dont le nombre croît dans des proportions qui n'ont rien de commun avec la démographie.
La voie n'est donc pas dans la technique ou la recherche de nouvelles sources d'énergie : les ressources continueront à s'épuiser. Elle n'est pas davantage dans l'exportation des voitures usagées dans des régions économiquement moins favorisées : avec elles, on exporte la pollution et les dangers sanitaires que l'on veut s'éviter, en toute bonne conscience. Malgré ses avantages évidents (limiter la consommation) qu'il ne faut pas repousser, le recyclage comporte des limites : il suppose de transporter les véhicules, les pièces, de l'énergie, des produits divers, donc de la pollution.
Lucien Willemin esquisse enfin un programme politique pour limiter au maximum le gaspillage automobile. En plus des mesures déjà indiquées, il ajoute une révision des normes techniques, de la fiscalité, des infrastructures de circulation, des transports, etc. Ajoutons que les automobiles sont en réalité immobiles la plupart du temps, accrochées qu'elles sont dans un garage, à une place de stationnement, alors que, paradoxalement, leur emprise spatiale est considérable. Leur mise en commun, leur partage, la location sont à envisager, ce qui revient à en remettre en cause la propriété privée.
L'initiative de Lucien Willemin se concrétise en Suisse. Deux cents garages ont signé une interpellation des instances fédérales pour mieux valoriser les véhicules d'occasion, ce qui, pour eux, est gage de travail et d'économies financières (une voiture d'occasion non utilisée reste une charge).
Halte au gaspillage automobile est écrit dans un style assez direct, plaisant, qui répond bien à la mission de la collection : interpeller les lecteurs et les inciter à agir. De plus, l'auteur s'appuie sur une documentation précise dont il indique les références, ce qui permettra d'approfondir sa réflexion personnelle. Enfin, si nul n'est tenu de souscrire à chacune des propositions faites, le fait qu'elles soient posées doit conduire à les interroger de façon critique.
Lucien Willemin m'a apporté la précision suivante, le 17 juin 2023. « Une motion parlementaire vient d'être déposée au Conseil
des États par un sénateur de droite pour comptabiliser les voitures
non-immatriculées en Suisse. Les 4,7 millions de voitures ornant
les statistiques officielles ne concerne que les véhicules
immatriculés. On ne sait donc pas combien de voitures compte le parc
automobile helvétique (dito en France)
Voici le lien pour découvrir le texte déposé : https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20233677 ».
11/05/2023
Philippe Boursier, Clémence Guimont (coord.), Écologies. Le vivant et le social, La Découverte, coll. « Hors collection Sciences humaines », 12 janvier 2023, 624 p., 28 €. ISBN : 9782348076886.
Se croisent ici, avec rigueur et clarté, des approches issues des sciences sociales et des sciences de la nature, pour éclairer les processus qui précipitent les dévastations du vivant et exacerbent les inégalités. Sont aussi explorées les manières désirables et réalistes de prévenir, d'atténuer, d'empêcher les désastres mais aussi de vivre mieux.
Ce livre porte la voix des écologies qui œuvrent à une véritable critique des dominations et du statu quo. Deux approches sont articulées : l'une, intersectionnelle et anticapitaliste, ancrée dans la dynamique des mobilisations sociales ; l'autre, plus attentive aux liens que les sociétés humaines tissent avec le vivant non humain. Écoféminismes, extractivisme, racisme environnemental, politiques publiques, finance verte, cause animale ou droits de la nature sont autant de sujets décisifs abordés avec lucidité.
Près de 70 contributions thématiques de scientifiques, de philosophes, de journalistes et d'activistes, très accessibles et documentées, accompagnées de lexiques et ressources bibliographiques, pour saisir l'ampleur des défis auxquels se confrontent les écologies contemporaines ».
Le nombre des contributions, rappelé dans la présentation de l'éditeur, pourrait suffire à justifier le pluriel donné au mot « écologie » dans le titre de l'ouvrage. Mais c'est évidemment la pluralité des angles d'approche proposés (agronomie, philosophie, sciences politiques…) qui a plus de chances d'emporter la conviction du lecteur. À cette fin, on pourra prendre connaissance de la table des matières, ci-dessous.
Quatre parties organisent cette somme de plus de six cents pages. La première, « Comptes à rebours », établit un constat de la situation. La deuxième s'interroge sur les causes qui l'expliquent : « D'où proviennent les catastrophes ? ». Avec la troisième, « Des écologies émancipatrices », les auteurs abordent la question de la « nature » et de l'écologie, sous le rapport des différentes formes d'émancipation à l'œuvre. Par la suite, ils font le lien entre la situation actuelle et l'héritage de la colonisation (« Écologies décoloniales »). Enfin, la dernière (« S'en sortir ») , et la plus volumineuse, ouvre la porte à l'optimisme : il est possible de faire quelque chose pour combattre la catastrophe ; elle n'est donc pas inéluctable.
On ne peut raisonnablement pas faire un compte rendu de chaque contribution. Cependant, l'une des réflexions qui surgissent à la lecture des premières pages — et qui sous-tend l'ensemble de l'ouvrage —, est l'intuition de Murray Bookchin, qu'il a largement développée par la suite, selon quoi il y a un lien très fort entre les luttes sociales et les luttes écologiques. Et ce lien est constitué par la domination, concrétisée par l'exploitation des ressources, vivantes ou non, y compris l'humain lui-même. Autrement dit, que les hommes agissent sur les écosystèmes, et ils agissent sur eux-mêmes. De la même façon, l'évolution des écosystèmes entraîne des conséquences sur les sociétés humaines, que ce soient la diminution de la biodiversité, les atteintes au vivant et au non-vivant, le dérèglement climatique.
Les plus vulnérables sont évidemment les premières à les subir, à quelle échelle que ce soit. Ce sont les populations des pays économiquement les plus faibles, dont la situation doit beaucoup à l'exploitation coloniale, qui survit sous d'autres traits depuis les prises d'indépendance. Dans les sociétés prétendument développées, ce sont les couches sociales les plus fragiles qui vivent déjà dans des conditions précaires. Et partout, ce sont toutes les victimes de la domination, quelle qu'en soit l'expression : les femmes, les salariés, etc. Le mot « domination », là encore, mérite un pluriel, même si le capitalisme est le premier mis en cause (qu'il soit « vert » ne change pas grand chose à l'affaire). Et, finalement, c'est l'ensemble de la population (y compris les dominants) qui est exposée. Zoé Rollin rappelle la croissance des formes de cancer depuis le développement des industries pétro-chimiques, qui touchent les agriculteurs eux-mêmes
Ce qui signifie donc qu'une coordination des luttes, sociales et écologiques, doit émerger et est en train de le faire : la fin du monde et les fins de mois vont de pair. De récents épisodes, en France (mais pas seulement), l'ont montré, qui éclairent de plus en plus de monde : les consciences s'éveillent, malgré les biais des médias. La manifestation qui a eu lieu à Sainte-Soline a clairement montré l'accaparement d'une ressource essentielle à tous, pour le seul profit d'une petite poignée d'exploitants agricoles au service de l'agro-industrie. Elle a montré également la collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, dont la protection des intérêts a été assurée par les moyens militaires des forces dites « de l'ordre ». On a ainsi vu que l'enjeu était celui de la domination par une minorité capitalistique de l'eau, de la terre, donc de biens communs, ce qui s'est traduit par un combat brutal contre ceux qui la dénonçait.
Devient donc de plus en plus perceptible et plus en plus sensible, dans l'opinion publique, une mutation déjà amorcée, à savoir celle de la perception de l'écologie. Des défenseurs des petites fleurs et des animaux, bien sympathiques dès lors qu'ils ne remuent pas trop, des contempteurs du nucléaire et des pollutions (moins bien considérés, notamment à cause du chantage à l'emploi…), rassemblés au sein de l'écologie au singulier, on envisage de plus en plus l'urgence du pluriel. Il y a une écologie environnementale ; il y a une écologie sociale; il y a un éco-féminisme ; il y a une écologie qui rejoint l'anti-colonialisme… On parle, pour préserver l'idée d'une cohérence de tous ces combats, d'une écologie intersectionnelle. Concrètement, cela se traduit par un accès de plus en plus large des individus à la sobriété (voir l'article de Barbara Nicoloso), les « petits gestes », le développement de l'alimentation végétale, d'une consommation biologique, des circuits courts… À quoi la communication gouvernementale ne manque pas de se référer et d'inciter, tentant de masquer ou son impuissance, ou son manque de volonté politique, ou son cynisme, ou, plus certainement, tout cela à la fois.
On comprend, bien évidemment, que pour « S'en sortir », un élargissement de l'angle d'attaque est indispensable. La technologie, défendue sous couvert d'indépendance nationale, est une illusion, tant elle exige toujours davantage de ressources, importées en grande partie, en consolidant les rapports de domination. Les initiatives individuelles apparaissent bien vaines, même si elles illustrent que l'état d'esprit est en train de changer, ce qui n'est pas négligeable. La solution exige surtout de considérer l'ensemble du système, et donc une action globale.
Table des matières
Écologies. Le vivant et le social,
par Philippe Boursier et Clémence Guimont
Témoigner de l'urgence d'agir : une ouverture par Jean Jouzel,
par Jean Jouzel
Comptes à rebours
Les catastrophes sont partout
No limit ? Par François Graner et le Collectif Passerelle
Le temps joue contre nous,
par Roland Lehoucq et le Collectif Passerelle
Planète bleue ?
Par Jérôme Weiss
Trop d'eau, pas assez d'eau...Se mouiller collectivement pour faire face,
par Geremy Panthou, Basile Hector et Christophe Peugeot
Sans risques, le nucléaire ?
Par Bernard Laponche
Des trous dans la planète
Biodiversité : l'essence de la crise précède son existence,
par Vincent Devictor
Océans naufragés,
par Catherine Le Gall
" Espèces invasives " : une catégorie envahissante ?
Par Philippe Chailan, Séverine Harnois et Philippe Boursier
Humains face au désastre
Demain, des guerres de l'eau ?
Par Mathias Delori
Les jours d'après seront crises " sanitaires ",
par Camille Besombes
Rongés : la fabrique sociale et écologique des cancers,
par Zoé Rollin
La santé des travailleurs est-elle soluble dans la santé environnementale ?
Par Annie Thébaud-Mony
Quels mondes s'effondrent ?
Basculements ?
Par Jérôme Baschet
Peut-on encore éviter l'effondrement ?
Par Luc Semal
D'où proviennent les catastrophes ?
Qui est coupable ?
La population : un coupable (trop) idéal de la crise écologique,
par Hugo Lassalle
Les animaux, des viandes ?
Par Émilie Dardenne
Criminels climatiques,
par Mickaël Correia
Existe-t-il vraiment des alternatives aux pesticides ?
Par Alexis Aulagnier
Consommateurs et consommatrices d'énergie, deux fois coupables ?
Par Joseph Cacciari
Capitalismes sans issue
La finance " verte " pour sauver la planète (financière) ?
Par Lucie Pinson
L'air : une marchandise, un marché ?
Par Antonin Pottier
L'urgence de sortir de l'agriculture industrielle,
par Hélène Tordjman
Pourquoi l'impunité industrielle ?
Par Thomas Le Roux
Les gouvernants en action ?
Les COP, beaucoup de blabla, mais pas que,
par Sandrine Mathy
Dernière station avant l'apocalypse ? L'économie relancée contre l'humanité,
par Clément Sénéchal
Changement climatique : l'État (ir)responsable,
par Marine Fleury
Les lobbies font-ils la loi ?
Par Guillaume Courty
Quels obstacles pour l'action publique de l'environnement ?
Par Clémence Guimont
Les villes et le climat : (im)puissance publique ?
Par Cégolène Frisque
Des écologies émancipatrices
Naturelle la "nature " ?
De quelle nature est la société ?
Par Philippe Chailan et Philippe Boursier
La Nature, constructions historiques et techniques,
par Jérôme Lamy
Biodiversité, ingénierie écologique et domination de la nature,
par Clémence Guimont
Le commun est-il si commun ? Nature et conflits de classe,
par Gabriel Mahéo
Causes animales, luttes sociales : une histoire partagée ?
Par Roméo Bondon
L'écologie, c'est classe - et genre ?
Le commun des mortels : quelle écologie inclusive ?
Par Philippe Chailan et Philippe Boursier
Aires d'accueil des gens du voyage : un racisme environnemental ?
Par William Acker
Inégalités environnementales,
par Valérie Deldrève
Le patriarcat contre la planète ? Débats écoféministes,
par Jeanne Burgart Goutal
Peut-on concilier une recherche d'émancipation féministe et un mode de vie plus écolo ?
Par Constance Rimlinger
Les imaginaires écologistes au prisme de l'intersectionnalité ?
Par Stéphane Lavignotte
Écologies décoloniales
Exploitations, colonialismes et crimes écologiques,
par Marie Thiann-Bo Morel
Fantasmes d'une nature vierge et colonialisme vert,
par Guillaume Blanc
Chlordécone, un crime d'État impuni ?
Par Patrick Le Moal et Philippe Pierre-Charles
Exploitations extractivistes ?
Par Assia Boutaleb et Thomas Brisson
S'en sortir
Grandes luttes ou petits gestes ?
Écologiser la démocratie,
par Clémence Guimont et Tin-Ifsan Floch
Le climat : au bonheur des juges ?
Par Marine Fleury
Peut-on s'engager par sa consommation ?
Par Sophie Dubuisson-Quellier
Les indigènes à l'avant-garde du combat en Amérique latine,
par Michael Löwy
Irréductibles. Les zones autonomes comme conquête écologique,
par Sylvaine Bulle
Écologies populaires
Sobriété = égalité ?
Par Barbara Nicoloso
Plus d'écologie = moins d'emplois ?
Par Laurent Éloi
Des graines et des émeutes : pourquoi reprendre des terres
en ville,
par Jade Lindgaard
Liberté de circuler, droit de respirer. Pour une écologie Populaire,
par Fatima Ouassak
La démocratie sociale au secours du vivant,
par Philippe Boursier
Éléments de politique publique écologique
Gratuité des transports, pourquoi pas ?
Par Marianne Fischman
Faire passer les enfants avant les voitures : comment changer le visage d'une ville avec un plan de circulation ?
Par Sébastien Marrec, Florian Le Villain et Guy Baudelle
Transition ou bifurcation ?
Énergétique ou écologique ?
Par Cégolène Frisque
Quelle planification écologique ?
Par Hannah Bensussan
Une sécurité sociale écologique ?
Par Marianne Fischman
Les communs, de l'invisibilité à de nouveaux horizons,
par Gilles Allaire
D'autres mondes sont possibles
L'agroécologie peut-elle nous sauver ?
par Marc Dufumier
Vider les villes ?
par Guillaume Faburel
High-tech ou
low-tech ?
Par Philippe Bihouix
Une électricité 100 % renouvelable, est-ce ruineux ?
Par Philippe Quirion
S'extraire de l'extractivisme ?
Par Doris Buu-Sao
Le mouvement des droits de la nature : pour une jurisprudence du Vivant,
par Marine Calmet
Ouverture
La part sauvage des communs ? Une enquête écologique au Marais Wiels,
par par Léna Balaud, Antoine Chopot et Allan Wei
Et maintenant ?
Par Philippe Boursier et Clémence Guimont
Remerciements.
28/03/2023
Philippe Pelaez (sc.), Cédrick Le Bihan (ill., coul.), Dans l'Ombre, co-éd. J.-C. Lattès/Bamboo, coll. « Grand Angle », 5 avril 2023, 88 p., 18,90 €, .ISBN : 978 2 8189 9482 5
Présentation de l'éditeur. « Une campagne présidentielle, ça se prépare. Le Patron était prêt. Moi aussi. J’allais le faire gagner.
27/03/2023
Dominique Mermoux (sc. et ill.), Édouard Cortès (sc.), Par la Force des arbres, éd. Rue de Sèvres, 15 mars 2023, 120 p., 20 €. ISBN : 9782810202324
Propos de l'éditeur. « Comment retrouver de l'air quand le quotidien et son rythme infernal nous étouffe ?
Édouard Cortès a choisi, pour se libérer du « monde d'en bas », d'aller vers celui « du haut » : au bord du gouffre, il va quitter femme et enfants pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane de sa propre construction, nichée dans un arbre en pleine forêt. Loin des réseaux sociaux et du tumulte de la société, il trouve une échappatoire dans le silence et la contemplation solitaire, et redécouvre des sensations essentielles au bien-être de chacun. Après avoir retranscrit son histoire en roman, il laisse à Dominique Mermoux le soin d'adapter avec justesse et sensibilité cet étonnant récit de vie ».
15/03/2023
Julien Hervieux (sc.), Virginie Augustin (ill.), Le Petit Théâtre des opérations. Toujours prêtes !, Fluide Glacial, 56 p., 8 mars 2023, 15,90 €. ISBN 979 1 0382 0470 6
Propos de l'éditeur. « Découvrez le spin-off de la série du Petit théâtre des opérations, qui met à l'honneur le destin de femmes d'exception oubliées des deux Guerres mondiales.
Jean-Yves Le Naour (sc.), Iñaki Holgado et Marko (ill.), Aretha Battistutta (coul.), <i>Le réseau Comète. La ligne d'évasion des pilotes alliés</i>, Bamboo, coll. « Grand Angle », 56 p., 31 mai 2023. ISBN 978 2 8189 9395 8
Présentation de l'éditeur . « Des centaines de résistants de « l’armée des ombres », discrets, silencieux, un « ordre de la nuit » fait...
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L'Art « Qu’est-ce que l’art ? Tout le monde peut-il être un artiste ? Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? ». ISBN 979-10-358-20...
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Présentation de l’éditeur. « Disparu en septembre dernier, René Pétillon a travaillé jusqu’au bout sur ce recueil de dessins, de strips et...
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Tiitu Takalo (sc., ill., coul.), Kirsi Kinnunen (trad. fr.) , Moi, Mikko et Annikki, Rue de l'Échiquier, 16 janv. 2020, 248 p., 21,90 €....